Si vous passez à Moulins, poussez la porte du Centre national du costume de scène. C'est là, dans une ancienne caserne militaire, que dorment, soigneusement conservées, plus de 10 000 tenues qui ont fait vibrer les salles de théâtre et d'opéras.

Si le sur-mesure a quasi disparu de notre vie quotidienne, il vit encore sur la scène. Et le costume de scène fait vivre des dizaines de métiers d'art : bottiers, plumassiers, couturiers, tailleurs, brodeurs, modistes, perruquiers, bijoutiers... tous contribuent à la réalisation des tenues des chanteurs et acteurs d'opéra, de rock ou de théâtre. Les costumes doivent être résistants pour survivre à la transpiration, aux habillages et déshabillages, à des dizaines (parfois des centaines) de représentations. Ils doivent aussi parfois être portés par différentes personnes et donc être facilement ajustables, m'expliquait une costumière. Ils sont dessinés pour permettre aux spectateurs d'identifier immédiatement chaque personne et participent à la mise en scène mais ils doivent également aider l'acteur à "endosser" son rôle. "S'il n'est pas à l'aise dedans, si la tenue le gêne ou le serre, ça se verra," m'expliquait-elle. "Notre rôle est de les aider en leur apportant cette aisance, ce confort, indispensable pour leur permettre de s'exprimer."

Christian Lacroix, Thierry Mugler, Jean-Paul Gaultier, Castelbajac, Franck Sorbier ou Galliano, certains grands couturiers se sont fait une spécialité du costume de scène et habillent aussi bien des stars de la pop que des ballets. Avec son exposition Artisans de la scène, la fabrique du costume, le musée rend hommage aux centaines de costumiers anonymes qui font vivre nos salles de théâtre mais aussi nos festivals d'été et qui embellissent nos idoles.

Source photos : CNCS