Georges Dambier, l'oeil des 50's

Georges Dambier (1925 - 2011)

Suzy Parker de profil devant la tour Eiffel, c'est lui. Capucine, l'autre mannequin phare des années 50, c'est lui aussi. Brigitte Bardot à ses débuts, c'est encore lui. Le logo arc-en-ciel de VSD, c'est toujours lui. Les vrais photographes le savent : ils n'existent que par ceux qu'ils photographient. Beaucoup ont oublié son nom. Georges Dambier était le plus grand photographe de mode des 50's.

Pendant 40 ans, 25 000 négatifs ont dormis dans des cartons, avant d'être tirés de l'ombre par son fils Guillaume. Une exposition à New York en 2011 remet le travail de Georges Dambier dans la lumière. "Même ma mère ne connaissait pas ces photos, quand il l’a épousée, il avait déjà arrêté de faire de la photo de mode, m’explique Guillaume. Il n'avait aucune prétention à être exposé, il pensait que c’était vieux et n'intéressait plus personne. Ca l'a complètement scotché quand il a vu des blogueuses chinoises reposter ses photos en s'extasiant ou qu'on les admirait au Japon."


Devant ses photos, on pressent un homme gai, rieur, un peu fou-fou, bosseur, culotté mais toujours respectueux des autres et de leur travail. Comme toute sa génération, celle qui avait 20 ans en 45, il est fasciné par le glamour, le chic, les stars hollywoodiennes, les Etats-Unis. D'abord assistant de Willy Rizzo, il entre dans la presse presque par effraction : il fait le siège du directeur de France Dimanche pour obtenir un job en échange d'un scoop sur Rita Hayworth. Le directeur, après avoir explosé de rire devant tant d'audace, l'embauche et ne le regrette pas.

De France Dimanche, Dambier glisse à ELLE. Hélène Lazareff lui prend son premier reportage de mode : 3 mannequins photographiées dans les rues de Rome, inspiré par le travail de Richard Avedon. Ses séries sont publiées par Marie-France, Vogue, L'Express. En 1954, Avedon essaye de le débaucher pour diriger l'un de ses studios mais il refuse, préférant être son propre maître à Paris qu'assistant à New-York. Mais il était toujours étonné qu'on le paye pour s'amuser et photographier les plus belles filles du monde. "Il y avait une ambiance formidable sur les shootings, rappelle Guillaume. Les mannequins de l'époque étaient complètement partie prenante du stylisme, elles se maquillaient, apportaient leurs propres accessoires. Et la plupart étaient très éduquées, parlaient plusieurs langues. C'étaient de vraies personnalités."


En 1964, avec Jean-Paul Goude et Philippe Labro, George Dambier lance Twenty, un magazine dont les couvertures pleines de vivacité tranchent avec les magazines de l'époque. Malheureusement, des grèves viennent couper les ailes de la toute jeune publication. Il travaille alors pour Jours de France, avant de co-fonder VSD et d’en devenir directeur artistique.

Toutes les femmes sont belles dans l'oeil de Dambier. Peu de photographes ont su rendre comme lui l'esprit des années 50, ce mélange de désinvolture et d'esthétisme. Un esthétisme vivant, chaleureux, dans lequel les femmes sont des actrices et non pas des objets. Elégantes, oui, mais surtout libres, libres de se promener, de rire, de bouger, de regarder.

"Je dois tout aux femmes, ce sont les mannequins qui font la photo"

Georges Dambier












Site officiel : Georges Dambier

Source photos : George Dambier
Merci à Guillaume Dambier

stelda

6 commentaires:

  1. Des photos magnifiques, merci! :)

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    1. Je ne me lasse pas de les regarder. Comme celles de Mark Shaw, elles dégagent une gaieté, une vie, formidables.

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    1. Quand on voit la différence de traitement des mannequins entre les 50's et aujourd'hui... c'est fou.

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  3. On deviendrait presque nostalgique devant le beauté, mais surtout la classe des photos !

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    1. Oui : elles sont simplement belles et ça fait du bien. Ca repose.

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