... ou pas |
Si j'aime Paris, I love Marseille. Même si je l'ai fuit. Mais Marseille est une ville qui est "trop" comme le disait Bree hier, elle ne laisse personne indifférent. On l'aime ou on la déteste.
Et la Marseillaise est si différente de la Parisienne et l'exacte opposé de la Tourangelle. Il y a un peu de clichés, oui, mais tellement de vrai!
- La marseillaise manque de subtilité
Vrai. Elle est trop : trop blonde, trop brune, trop maquillée (ou au contraire, pas du tout). Elle ne fait pas semblant, comme la Parisienne qui passe trois plombe à se maquiller pour ne pas en avoir l'air. La Marseillaise, si elle se maquille, c'est pour que ça se voit, sinon, à quoi ça sert de se casser le cul le matin ?! Un raisonnement qui manque peut-être de finesse mais pas de logique. Alors elle y va gaiement. J'ai ainsi croisé dans le tram une dame de 50 ans à l'oeil charbonneux, la paupière couverte de paillettes sous un sourcil à la Emmanuel Chain, l'ensemble parachevé d'une bouche glossée de rose pâle. Le résultat était un cri d'alarme à Cristina (ma chériiiiie, jamais de smocky la journée, jamais de nacres sur les rides, jamais....), la dame était si souriante, la prunelle si guillerette sous l'amas de fard que je l'ai trouvée charmante. Et failli lui demander sa marque de mascara.
- Elle se la raconte
Faux. La marseillaise a une certaine vision de la féminité. Faut que ça pète et la transforme en bombasse. Cette naïveté est rafraîchissante. Elle est show off mais ne se la raconte finalement pas tant que ça. Si la Parisienne est au bord du suicide à l'idée de porter une pièce de la saison précédente, la Marseillaise, elle, s'en fout. De l'année d'avant, de 1980 ou de 1997, son critère principal sera : est-ce assez rose / doré / moulant / siglé (ne rayez aucune mention) ?
- Elle a mauvais goût
Vrai et faux. Au vu des items précédents, on peut estimer qu'elle a mauvais goût. Mais elle a du chien et assume son style. Elle s'amuse, se fait plaisir et s'habille généralement avec une idée fixe : être la plus belle. Et le charme est parfois dans le défaut, comme le souligne intelligemment Sylvie Barbier dans son Dictionnaire Impertinent de la Mode. C'est probablement la seule ville de France où les psy peuvent porter des bottes genouillères, les avocats des jeans Kaporal et où Donatella Versace pourrait être confondue avec la pharmacienne de quartier.
Mais c'est parfois pire que dans les sketchs des Inconnus. Pour preuve, une anecdote : lors de l'anniversaire de mon aînée, âgée de 4 ans à l'époque, nous avions organisé un goûter d'enfants à la plage. Une petite fille était habillée comme sa mère : avec un maillot deux pièces en léopard. Gloups!
Au final, ce que j'apprécie terriblement à Marseille, c'est ce sentiment de liberté. Je n'ai jamais eu peur d'être jugée par le regard de l'autre. Vous pouvez vous habiller court, long, en escarpins ou en tongs, en jean, en robe, en polaire, en boubou, les gens s'en fichent et ne vous jugent pas sur votre tenue (ils vous jugeront plutôt sur votre voiture mais comme je n'en ai pas...). Le mélange des influences créent un vrai creuset de styles et chacun s'approprie ce qu'il veut, ce qu'il aime. La tenue ne reflète pas obligatoirement l'appartenance sociale. on est loin, très loin, de la fashion attitude politiquement correcte et ultra cérébrale. On y va à l'instinct.
Lorsque je suis arrivée à Tours, j'ai eu beaucoup de mal à me fondre dans ce nouveau moule. Une connaissance m'a très justement dit un jour : "mais qu'est-ce que ça peut te faire, ce que pensent les autres ?" Oui, mais j'étais si habituée à ce qu'ils s'en fichent... J'avais l'horrible impression d'être un perroquet chez les pingouins. Alors j'ai un temps planqué mes jupes trop courtes, mes talons trop hauts, mes dos nus. Et j'ai acheté une montagne de pull gris, un tas de jupes noires.
Depuis, je me soigne, grâce aux bons conseils de Lady E qui m'interdit le noir, de mon mari qui m'interdit le gris et de Bree qui m'a mise sous perf' de vernis rouge.
A Marseille, on n'est pas forcément à la mode mais on aime la mode, le fait de "s'apprêter" y est un acte fondamental. Cette liberté et ces influences multiples, bien éloignés de la "french touch", ont certainement participé à l'émergence de nombreuses marques, dont certaines ont fait un beau bout de chemin : Sessun, Le Temps des Cerises, American Vintage, Kulte, Kaporal, Pain de Sucre, mais aussi Sacs Mary, La Fée Maraboutée, Zoé la Fée, Parakian, Nathalie Garçon, Un Jour mon Prince, Les Toiles du Large, Fred Sathal, Jonas, Virginie Monroe...
Deux jours à Marseille m'ont remis la tête à l'endroit et ce samedi, j'ai déboulé chez Bree dans la tenue ci-dessus, empailletée et l'ongle rougi. Tadam!!
Au final, ce que j'apprécie terriblement à Marseille, c'est ce sentiment de liberté. Je n'ai jamais eu peur d'être jugée par le regard de l'autre. Vous pouvez vous habiller court, long, en escarpins ou en tongs, en jean, en robe, en polaire, en boubou, les gens s'en fichent et ne vous jugent pas sur votre tenue (ils vous jugeront plutôt sur votre voiture mais comme je n'en ai pas...). Le mélange des influences créent un vrai creuset de styles et chacun s'approprie ce qu'il veut, ce qu'il aime. La tenue ne reflète pas obligatoirement l'appartenance sociale. on est loin, très loin, de la fashion attitude politiquement correcte et ultra cérébrale. On y va à l'instinct.
Lorsque je suis arrivée à Tours, j'ai eu beaucoup de mal à me fondre dans ce nouveau moule. Une connaissance m'a très justement dit un jour : "mais qu'est-ce que ça peut te faire, ce que pensent les autres ?" Oui, mais j'étais si habituée à ce qu'ils s'en fichent... J'avais l'horrible impression d'être un perroquet chez les pingouins. Alors j'ai un temps planqué mes jupes trop courtes, mes talons trop hauts, mes dos nus. Et j'ai acheté une montagne de pull gris, un tas de jupes noires.
Depuis, je me soigne, grâce aux bons conseils de Lady E qui m'interdit le noir, de mon mari qui m'interdit le gris et de Bree qui m'a mise sous perf' de vernis rouge.
A Marseille, on n'est pas forcément à la mode mais on aime la mode, le fait de "s'apprêter" y est un acte fondamental. Cette liberté et ces influences multiples, bien éloignés de la "french touch", ont certainement participé à l'émergence de nombreuses marques, dont certaines ont fait un beau bout de chemin : Sessun, Le Temps des Cerises, American Vintage, Kulte, Kaporal, Pain de Sucre, mais aussi Sacs Mary, La Fée Maraboutée, Zoé la Fée, Parakian, Nathalie Garçon, Un Jour mon Prince, Les Toiles du Large, Fred Sathal, Jonas, Virginie Monroe...
Go Marseille, GO! Tenue 20/20 samedi soit, Marseille fait du bien, trop ou pas trop.
RépondreSupprimerJ'aime cette article, et ai "so" envie d'y retourner et d'apprendre à l'aimer comme toi.
Merci.
p.s. : ma pauvre, si tu voyais l'était de mes ongles. Le rouge n'est plus. Les écailles, si...
Je crois que Marseille parle à mon côté fou! Elle te parlera aussi ;-)
SupprimerA vrai dire je ne suis allée à Marseille que 2 fois !
RépondreSupprimerJe ne savais pas que ces marques venaient de là bas !
Ta description des femmes m'a fait sourire (je ne me reconnais pas dans la parisienne, mais j'en reconnais !
Hé oui, Marseille est un vivier de créateurs... Peu de gens le savent ;-)
SupprimerJe ne te reconnais pas non plus dans mes clichés de parisienne :))
c'est vrai que tout ça, ce sont un peu les clichés qu'on entend partout ! ça remet les pendules à l'heure ton article, c'est bien !
RépondreSupprimerMerci Amélie. Je suis contente que tout le monde l'ait pris avec humour et légèreté : je n'aurais pas aimé froisser une marseillaise, ni une parisienne.
SupprimerEn te lisant, la marseillaise est super touchante. Pas de pot, je connais une parisienne partie à Marseille. Je ne la reconnais pas dans les 2 descriptions. Mais il y a toujours des exceptions qui confirme la règle.
RépondreSupprimerTour a du être un choc terrible après Marseille.
Oui, c'est le jour et la nuit. Heureusement, il y a les copines (et le Vouvray!) Et la ville est très jolie.
SupprimerJ'ai un peu honte de ne pas connaître cette ville et tu donne envie de s'y intéresser, même si on n'arrive pas forcément à se fondre dans le "couleur locale" !!
RépondreSupprimerChouette alors! Non, même en se "lâchant", on ne passe jamais pour une vraie marseillaise, sauf à l'étranger (au Nord de Valence, quoi)
SupprimerC'est une belle dédicace!
RépondreSupprimerJe ne connais pas Marseille mais je pourrais faire la même à La Rochelle, la ville de mon coeur.
Là bas c'est encore une autre vision des choses et de la mode, et comme dit mon mari 'C'est ça qu'c'est bon!" :)
Je te comprends : La Rochelle est magnifique et elle m'a semblé en effet très différente des villes de l'Ouest. C'est peut-être la mer qui crée ces ambiances et cette liberté particulières ?
SupprimerJe ne suis jamais allée à Marseille mais ça donne envie ;)
RépondreSupprimerA un moment, j'étais tellement nostalgique que j'ai regardé Plus Belle la Vie pour voir les rues... c'est te dire! bon, ç'a duré une semaine, l'indigence de la série a eu raison de ma mélancolie.
SupprimerBien qu'étant originaire du sud je n'ai jamais mis les pieds à Marseille. Il faudra que je corrige ça.
RépondreSupprimerJe crois qu'elle est très différente des autres villes du Sud. C'est vraiment un endroit à part.
SupprimerUn article qui s'est fait désiré ! Après plusieurs fausses alertes ! Merci pour cette jolie découverte de ton Marseille et de la marseillaise que je ne connais pas du tout (Hé oui, je ne suis jamais allée à Marseille...) Bises
RépondreSupprimerOui, y a eu des loupés :)). Je suis contente d'avoir partagé une vision un peu différente de la marseillaise et que l'aimiez. Bisous!
SupprimerOups ! Un article qui s'est fait désirer ER ! Je publie trop vite ; avant de me relire et quand je relis c'est trop tard !
RépondreSupprimerAh ouais, j'avais pas vu les Marseillaises sous cet angle. Belle ouverture d'esprit!
RépondreSupprimerJe suis parfois un excellent avocat du diable. Attend un peu ma vision de la Parisienne ;-)
SupprimerJ'ai adoré ton article profond de vérité et si seulement tout le monde avait l'esprit (mode) à la Marseillaise cela enlèverait bien des complexes à beaucoup de gens et enfin le mot liberté d'être soi prendrait réellement son sens !
RépondreSupprimerMerci pour ce billet !
Pleins de gros bisous à toi ma Stelda !
Oui, la mode peut faire fi des codes sociaux. Et qu'est-ce que c'est bon!!!
SupprimerGros bisous, Lilly
Vous avez assez bien résumé le caractère de Marseille et de la Marseillaise- on aime ou on déteste, mais on ne reste pas indifférent.
RépondreSupprimerMerci Matching Points. Il y a aussi bien du mauvais mais c'est une ville d'émotions et les émotions ne laissent personne indifférent ;-)
Supprimerça donne envie de connaître à Marseille qui est peut-être la destination à conseiller à une personne pour qu'elle ose affirmer son style : "va à Marseille, ça te décoincera !"
RépondreSupprimerTu résumes très bien la chose :D. Ce serait mieux que Belle toute Nue!
SupprimerHyper intéressant comme analyse, et notamment d'apprendre la liberté que l'on peut ressentir à-bas... Ca me donne envie, tiens, finalement, alors que le léopard, a priori... !
RépondreSupprimerCa me fait penser à la liberté vestimentaire qu'on perçoit à Londres (et + généralement au non-jugement, si différent de Paris, clairement !)
Et là, je m'interroge sur l'état d'esprit de la lilloise...
Merci Anacoluthe. Comme toi, je suis plutôt classique et basique mais je me suis demandée si c'était réllement par choix ou par peur de ne pas être dans le moule ? Je regrette la liberté d'aller travailler en tongs...
SupprimerJ'aimerai lire ta vision de la chose ;-)
Génial, ce billet....Je connais quelques Marseillaises que je retrouve dans ton billet..
RépondreSupprimerTu devais être superbe avec ce look, dommage que tu ne poses pas
Tu m'a fais rire
Gros bisous et à demain
J'ai lavé le pull : il a admirablement résisté, alléluiah! Vais peut-être m'habiller comme ça demain ;-)
SupprimerGros bisous, Sylvie!
Ton article est amusant car je suis une marseillaise vivant à Paris et je ne me reconnais pas du tout dans ce portrait de Marseillaises ! Je dois faire partie de celle qui sont sans maquillage ( ou peu ) alors ! lol... Et mes amies marseillaises me disent que j'ai de la chance de vivre à Paris car au moins, là, on peut s'habiller comme on veut et personne ne nous dit rien... Donc en fait, peut être que dans n'importe quelle ville, on peut s'habiller comme on veut et cela ne choquera personne... Par contre, bien d'accord avec toi quand tu dis qu'il y a un vivier de créateurs à Marseille. Malheureusement, on parle plus de ses faits divers que de sa créativité et c'est bien dommage !
RépondreSupprimerMerci de ton commentaire, Jonalyprecious. Bien sûr, j'ai un peu forcé le trait, car je parlais des clichés et je voulais vraiment montrer que derrière les clichés, il y a de bons côtés à prendre :)). Et j'aime Marseille pour sa créativité, trop discrète, en effet. Alors qu'il y a de bons groupes, des stylistes pleins d'idées, des théâtres très vivants...
SupprimerA bientôt j'espère :)
A bientôt... et puis, surtout il y a le sOleiiillll !!
SupprimerJe pense que tout est là :D
SupprimerEt dire que je n'ai jamais posé un orteil à Marseille !
RépondreSupprimerEnfin, tu m'as bien fait rire, surtout avec la partie "mauvais goût" !! C'est amusant comme certaines villes sont caricaturées. Je pourrais te faire de même sur la Bordelaise ou la Dacquoise mais je ne suis pas sûre d'avoir ton talent !
Je pense que c'est une ville qui te plairait ;-). J'adorerai que tu nous décortique la Bordelaise ou la Dacquoise et je suis sûre que tu le ferais à merveille
SupprimerJe ne te cache pas qu'en lisant le titre de ton article j'avais un peu peur d'y retrouver tous les clichés présents dans les médias (et entretenus pas les marseillais eux-mêmes --> Les marseillais à Miami, un grand moment de honte pour les gens du sud) mais encore une fois tu l'a bien écrit et c'était amusant !
RépondreSupprimerHeureusement nous ne sommes pas toutes des cagoles (enfin j'espère !) mais il y a un amusement certain dans le choix des tenues qu'on ne retrouve pas forcément ailleurs.
Merci Alex :). J'aime le côté fashion victime assumée de la Marseillaise qui ne suit d'ailleurs pas forcément les tendances. parce qu'elle a du caractère ;-).
Supprimerj'adore cet article !! c'est vraiment exactement ça !!! beaucoup de style ! bravo
RépondreSupprimerMerci, anonyme :). J'ai eu beaucoup de plaisir à l'écrire : Marseille (et les Marseillais!) me laisse d'excellents souvenirs.
SupprimerTrès bon article. Je suis marseillaise, et viens d'y revenir après 7 ans à Paris.
RépondreSupprimerAttention cependant, il n'y a pas que la cagole, et donc les strass et le rose. Mais ton analyse est totalement vrai, et c'est en ça que je préfère le style des marseillaises à celui des parisiennes qui en font toujours trop. Merci ;)
J'ai appuyé exprès sur les figures les plus remarquables, bien sûr. Mais c'est pour ça qu'on aime Marseille... et ses Marseillaises! Bon retour au soleil, Manon ;-)
Supprimeroff white hoodie
RépondreSupprimerpaul george
off white jordan 1