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minaudière en métal, Victoria & Yo |
Je lui ai demandé d'où lui venait ce mélange des genres que je trouvais finalement plus proche de la déco que de la mode, parce qu'en regardant ses bijoux, je voyais tout de suite des lampes en pâte de verre, des rideaux en velours à franges et des femmes avec des fume-cigarettes en ivoire. "J'ai fait une formation de design à l'école Camondo avant de passer au bijou." C'est toujours étonnant de voir à quel point nos créations parlent de nous et d'où on vient. Et de voir comme certains créateurs savent retranscrire une ambiance avec quelques couleurs, deux matières (ou peut-être suis-je une éponge!).
Tout le monde aujourd'hui connaît la minaudière mais on en trouve rarement de conçues "à l'ancienne", c'est-à-dire avec tous ses petits compartiments.
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modèle Arpels, 1935 |
Virginie m'a raconté l'invention incroyable de ce sac, qui date seulement de 1934. On la doit aux mauvaises habitudes de Florence Gould, une milliardaire américaine très lettrée et pas très conventionnelle. Elle fumait et se maquillait, comme toute bonne femme libérée dans les années 1930 mais avait la sale manie de jeter en vrac cigarettes,
poudrier et rouge à lèvres dans une vieille boîte de Lucky Strike. Ca finissait avec des miettes de tabac dans la poudre et vice-versa. Ce qui horrifiait sa
meilleure amie, la femme du bijoutier Arpels. "Ma chériiiiiie, ce n'est plus possible! Je vais demander à Chouchou de te faire une jolie boîte." Et c'est ainsi que naquirent ces boîtes précieuses (sic Arpels) à compartiments : bien calés, le rouge, la poudre, les cigarettes ne risquaient plus de finir en bouillie.
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Florence Gould |
J'ignorais totalement cette histoire (que je vous ai retranscrite à ma sauce mais l'essentiel y est, même si Madame Arpels ne parlait peut-être pas comme Cristina) et j'aurais bien aimé que Virginie m'en raconte d'autres. Elle est passionnée par le travail des pièces anciennes, sa mère lui a transmis le virus de la mode et elle a passé des heures à chiner des bijoux. Ses créations à elle sont réalisées à Florence, dans un atelier réputé pour son travail de la laque : "Je m'inspire de Mauboussin, Arpels mais j'adapte les modèles. Ce qui se faisait dans les années 30 était tellement parfait, ce serait quasi impossible, en tout cas hors de prix à reproduire aujourd'hui, hélas." Elle a aussi adapté les compartiments des minaudières à un usage plus moderne : on peut y glisser son portable, un stylo... Quant aux bracelets à cabochon, ils cachent un miroir et un poudrier. Magique, non ?
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bracelets cabochon Victoria & Yo |
Quelques jours après ma conversation avec Virginie, je suis tombée sur une minaudière dans un vide-grenier. Une vraie, des années 40, en acétate, avec ses petits compartiments, son miroir et son sac de transport en carton noir. En très bon état. C'était un signe.
Pour aller plus loin : Le site de Virginie Feuillat : Victoria & Yo
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modèle Victoria & Yo |
J'aime tellement les minaudières, j'ai le souvenir de mon arrière grand-mère qui ne sortait jamais sans la sienne, et de l'odeur de la poudre, la houpette en plumes et les grains qui voletaient quand on l'ouvrait...
RépondreSupprimerOui, c'est exactement ça! Un objet tellement riche d'histoire et de souvenirs...
SupprimerQuel beau travail. Je ne connaissais pas non plus l'histoire de la minaudière.
RépondreSupprimerOn ignore souvent l'origine des créations :) Et la minaudière est devenu banale. J'étais stupéfaite en découvrant les modèles originaux et je comprends mieux leur richesse, puisqu'on les doit à un bijoutier ;)
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