La Croisette en rouge, les flots de limousines, le crissement des flashs, c'est fini. Les critiques et les cinéphiles éreintent, comme chaque année, le palmarès. Comme chaque année, je n'ai rien suivi, encore moins critiqué : mon dernier Ken Loach remonte à The Navigators, autrement dit, un siècle, et je serai bien en peine de juger les films primés ou recalés.

Je vous épargne aussi le flot de robes plus ou moins décolletées, fendues, pailletées, ça n'a plus rien d'original. On les a vues 100 fois aux Oscars, au TruwAward, au bal du Met. Une seule a réussi à se distinguer et même si depuis, 138 starlettes ont enterré l'exploit à coups de cuisses dénudées, je considère son geste comme le plus subversif qui soit. 

Il y a encore 6 mois, il fallait dégotter la robe avec le moins de fils opaque possible pour faire causer. Aujourd'hui, c'est plus rock de montrer ses pieds que son string chair. Pour "dédramatiser" sa robe de soirée noire, Julia Roberts a mis tout le monde au tapis (rouge). Oubliez le plat, les Stan Smith, les New Balance et même les espadrilles. Le vrai féminisme, c'est de ne plus avoir besoin de fringues pour faire parler de soi. Une bonne nouvelle, non ? Julia : 1, Rihanna : 0.