Se rappeler Courrèges


Peu de couturiers ont été aussi innovants et hors normes que Courrèges, peu d'entre eux ont su allier, à ce point, fantaisie et pragmatisme. J'avais parlé, il y a 2 ans, de l'étonnante histoire de la maison Courrèges. Le 7 janvier 2016, son fondateur est mort. J'étais vraiment triste, c'était pour moi la fin d'un monde, d'un mirage. J'ai envie de lui rendre hommage maintenant, je ne vois pas de meilleur moment que ces jours-ci, alors que les nouvelles collections de prêt-à-porter déferlent (encore) sur la planète. Et que beaucoup de marques s'inspirent de sa réflexion sur le vêtement et de son travail.

Courrèges est mort mais en réalité, il n'est pas vraiment parti : ses inventions, ses rêves, son incroyable sens de l'architecture du vêtement, sont toujours là. Etrange sensation en voyant ces mannequins jouer les poupées qui sortent de leur boîte. Une scénographie stupéfiante de modernité en 1968, à une époque où les modèles défilaient souvent bien sagement dans des salons à moulures et hauts plafonds, tapissés de teintures rouge et or.


 Cette interview sur le salon du prêt-à-porter, en 1972, remet ses créations dans le contexte. Elle commence aussi sur les chapeaux de roues, par quelques coups d'épingles :



Mais rien ne montre mieux la légèreté et l'esprit de Courrèges que cette petite vidéo :


Merci, Monsieur Courrèges, d'avoir rendu la mode si gaie.

stelda

10 commentaires:

  1. Début des années 80, j'étais venu à Paris pour la première fois, en faisant les boutiques, j'étais rentré dans un de ses magasins et ressortie avec un bermuda beige en velours...c'était évidemment un peu cher par rapport aux autres magasins de l'époque mais pas non plus hors de prix, bien sur c'était la collection prêt à porter...
    Souvenir

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    1. Quel joli souvenir! Tu es retournée chez Courrèges depuis que la maison a été reprise ?

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  2. ah, des mannequins qui sourient. J'avais oublié combien la mode peut être aussi gaie!

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    1. C'est incroyable, c'est exactement ce que j'ai ressenti. Quelle tristesse de voir que la mode est devenue un carcan, alors que des hommes comme Courrèfes, Cardin, YSL... l'avaient libérée.

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  3. Oui c'est ce qui m'a également marquée, ces mannequins souriants, un autre âge....Quand je lis Courrèges, je pense Françoise Hardy et ses robes courtes et graphiques, metalliques, le vinyle, tout ça, souvenirs souvenirs pour moi aussi...

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  4. trés bel article..J'ai dans ma collection privée quelques aticles d'un jaune soleil que j'adore..

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    1. C'était le roi de la couleur vitaminée! Le blanc, le noir, le rouge vif, le jaune soleil...

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  5. C'était notre toute première jeunesse, les premières influences entre lui et la mini jupe de Mary Quant - en effet, la mode était d'une gaieté folle !
    Nous trouvons d'ailleurs que l'on ne parlait pas tellement de sa disparition, vous faites bien de le faire...

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    1. Le milieu de la mode n'aime pas la mort ni les gens discrets :) J'avais été très choquée du silence après le décès du brodeur Lessage, que tout le monde connaissait pourtant et qui a travaillé avec tous les grands. Je suis sûre que si une it-girl mourrait, par contre, elle aurait droit à des articles entiers pendant un mois :(

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