Aller à contre courant


Quand j'ai vu le miroir Ondule à la Paris Design Week, j'ai trouvé ça beau. Tout simplement. 

J'ai lu hier que le prêt-à-porter connecté va exploser en 2015. A force de nous seriner que c'est l'avenir de l'homme, on va finir par le croire. On pourra installer très bientôt un miroir connecté dans sa salle de bain : regarder la météo en se brossant les dents ou consulter son agenda du jour en se nettoyant les oreilles, c'est ça qui sera chic.

On peut aussi choisir de penser à contre-courant, comme Flavie+Paul et Grégory Lacoua. Les deux agences de design ont imaginé Ondule, un miroir qui oblige à rester immobile. Derrière la vitre, des capteurs brouillent l'image tant que vous bougez. Une façon de s'obliger à voir son corps, à cesser de faire 18 choses en même temps.


Flavie et Paul
Passé par l'Ecole Boulle et l'ENSCI, Gregory veut modifier les usages des objets, Paul est passionné d'esthétique et de photographie et Flavie s'est aussi formée à l'ENSCI puis au design d'innovation au CNRS. "Parallèlement à mon travail, j'ai étudié la PNL," m'a-t-elle expliqué. Dans la programmation neuro-linguistique, le corps, que ce soit pour  se connaître ou pour communiquer avec les autres, tient une place particulière. La relation avec l'environnement aussi. 

Face à ces parcours, le Miroir Ondule semble couler de source. Et Flavie ajoute : "Il faut aussi prendre soin de tous ces objets qui nous entourent et qui nous rendent service." Car le Miroir Ondule s'inscrit dans un projet plus global, baptisé Contre-mouvement, une collection expérimentale d'objets qui favorisent la conscience de soi : pour sonner, il faut astiquer la sonnette Nestor Bell, quant à la montre O Time, elle aussi poétique qu'Ondule. On y mesure l'heure avec les doigts. Le temps devient une distance. 



Prendre le temps de faire les gestes, de s'arrêter, de penser. Tout doucement, en y prenant du plaisir. Et se rappeler que la technologie est au service du réel. Merci, Flavie, Paul et Grégory.


stelda

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce projet. Je trouve cela dommage si on devient tous hyper connecté; on se parlera à travers des objets et non plus de visu.

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    1. Je suis complètement d'accord avec toi et j'espère que ces projets se multiplieront, on en a besoin.
      Un auteur expliquait récemment qu'on peut aujourd'hui satisfaire tous nos besoins (se nourrir, s'habiller, etc) sans sortir de chez soi et que cela abîmait notre capacité à construire des relations.

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