Une revue de presse ordinaire


J'ai pris cette photo le 5 février, devant le Palais de l'Elysée. Il était 11 heures du matin, le Président de la République commençait sa conférence de presse. D'énormes camions régie bardés d'antennes bordaient toute l'avenue de Marigny. Rue du Faubourg Saint Honoré, une équipe télé avait la riche idée d'arrêter les passants pour un micro-trottoir. Je n'ai pas entendu la question posée à cette petite dame et son chien mais j'ai entendu la réponse lancée d'une voix gouailleuse, une voix qui contrastait avec ses chaussures mais collait très bien à sa toque carrée et sa cigarette : "Roooh, vous savez, quand on habite en face de l'Elysée, on a l'habitude.
J'ai adoré. Alors j'ai pris une photo de ces deux mondes qui se rencontrent.

A l'école de journalisme, la revue de presse était mon exercice préféré. Cette semaine est tellement folle que je ne résiste pas au plaisir d'en faire une façon Stelda. 

  • A noter dans l'actualité internationale : un concours de booty en Afrique, avec mesure du potin et classement à la clé. Il faut savoir que dans certains pays, les femmes vont jusqu'à faire des lavements de... cube Maggi en espérant arrondir leur fessier (si vous croyez que je me source au Gorafi, lisez ici).

  • L'évènement marquant (c'est le cas de le dire) ? La sortie du film 50 nuances de gris, en plein procès de DSK, le rêve de tout attaché de presse qui se respecte. Dégâts collatéraux : une augmentation remarquée de blessures par trucs vibrants et bizarres. 
  • Palme de l'angle original à Paris Match qui a interviewé un maître SM, fallait oser, surtout entre un article sur la Reine Rania de Jordanie et un autre sur les forces spéciales en Centreafrique. Accessit à ceux qui ont imaginé un film Lego pour railler cette hystérie collective du s*** à tous les étages, en librairie, en salle, au Carlton et dans les fils twitter.
  • Recentrons-nous sur la mode : Urban Outfitters eut la riche idée de sortir un nouveau modèle. Quoi de plus normal ? Mais quand le dit modèle affiche un triangle rose sur rayures grises, forcément, cela déclenche des hurlements sur les réseaux sociaux. Ce n'est pas le premier Point Godwin présumé que rencontre la fast fashion : 8 exemples de crises sont visibles ici. Je m'étais indignée aussi les deux premières fois mais face à la récurrence du truc, mais je reste perplexe devant l'origine de ces scandales : volonté de créer du bad buzz ? Inculture crasse des créatifs ? Lobotomie totale des équipes marketing ? Manque de dérision des consommateurs ? Si vous avez la réponse... 
  • Un grand merci à Pierre Bergé, co actionnaire du journal Le Monde, qui nous offre une belle définition du mot permission : "Ce n'est pas pour ça (donner les noms listés dans l'enquête SwissLeaks) que je leur ai permis d'acquérir leur indépendance. Ce sont des méthodes que je réprouve", a déclaré l'homme d'affaires sur RTL.

Au milieu de toutes ces informations capitales, le gagnant du concours des pianos de gare organisé par la SNCF est passé aux pertes : dommage,  c’est un petit garçon de 12 ans et le deuxième prix est remporté par une fillette de 10 ans. Preuve que l’opinion de Corneille est toujours d'actualité, et la prestation d'un duo de douces dingues anonyme montre bien que la poétique peut être partout :


La deuxième photo se passe de commentaires. Je voulais garder une trace  de cet homme, emmitouflé du mieux qu'il peut dans son sac de couchage, avec son livre, de cet homme qui dort par terre juste en face du coeur de la République, sous un panneau location.

C'était une semaine en France, avec Stelda. A vous les studios!

Théâtre Marigny, 5 février 2015
Photos : Stelda

stelda

8 commentaires:

  1. Tu devrais faire des revues de presse plus souvent, j'adore! Bisou

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    1. Merci Woody :) Et encore, si j'avais su, je l'aurais faite aujourd'hui : j'ai encore lu et vus des trucs hallucinants ces derniers jours. Bisous

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  2. J'aime bien tes photos aussi :) Sinon je viens de tomber sur un article sur le bad buzz comme stratégie publicitaire : http://adblockurban.zonelibre.info/?p=637 . Et c'est vrai qu'il commence à y en avoir anormalement souvent.

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    1. Oui, c'est une technique lamentable. Pour les photos, je n'aime que les scènes prises sur le vif. Elles exigent une technique que je n'ai pas (et des moyens techniques que je n'ai pas non plus) mais je m'entraîne :).

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  3. Très sympa ta revue de presse. Et oui, les bourdes de la fast fashion sont assez incompréhensibles. la croix gammée par exemple. Ok c'est un motif traditionnel chez les indiens qui ont réalisé la broderie donc, c'est la preuve que la mise en production et les contrôles sont hyper délégués, sont "sur place" et ne coûtent donc pas cher en salaire.

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    1. C'est exactement ce que j'ai pensé! Et la présence d'une svastyka m'a moins choquée parce que c'est en effet un motif ancestral, qui a été utilisé plus de 5000 ans avant d'être récupéré. Mais cela prouve que la délégation est vraiment à 100%, on se demande à quoi pense le siège des marques pour ne plus rien coordonner à ce point-là...

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