Dans l'atelier d'Olga Boyarinova


Bon, ce n'est pas vraiment son atelier, mais entrer à la Galerie 21, c'est l'occasion de plonger dans la tête d'un créateur. Olga Boyarinova a accroché sa nouvelle collection dans cette petite galerie d'art de Saint-Germain et on touche du doigt ce qui porte un styliste. Chez Olga, c'est un méli-mélo d'émotions, de colère et de joie de vivre, qui jaillit dans un flot de couleurs et de traits noirs qui coulent comme du sang.

Olga a deux amours : la couture et le dessin, et ne conçoit pas l'un sans l'autre. Formée dans une école d'art, son trait a été vite repéré et elle a été embauchée par Torrente. Et puis en 2006, elle a décidé de fonder sa propre maison de couture. Cette créatrice russe, très connue à Moscou et Saint-Petersbourg, a défilé à Paris en 2011, avec une collection très architecturale, Elle est alors qualifiée de "jeune prodige" par la critique.

Quand j'ai rencontré Olga, j'ai d'abord cru qu'elle était mannequin. Toute mince, longiligne, rieuse, pétillante, elle semble avoir encore 20 ans : avec ses deux enfants et ses 10 ans d'expérience, elle a gardé l'enthousiasme et la folie d'un jeune styliste. Elle est plus proche des peintres que des couturiers. Et pourtant, elle a une vraie passion pour les deux matières les plus difficiles qui soient à travailler : le cuir et la mousseline de soie. Elle les découpe, les plisse, les mixe, les peint... 

Sa dernière collection, Ink-a-porter, ne compte que des pièces uniques. Sur chaque modèle, elle dessine à main levée des fumées, des forêts, de fleurs ou des papillons. Ses robes se balancent au plafond de la galerie, comme des feuilles dans le vent. J'ai adoré.

Entre les modèles, Olga a aussi accroché des dizaines de dessins de ses robes : chacune est présentée de face et de profil, certaines sont colorées, d'autres juste en noir et blanc. Et en regardant le "vrai" modèle accroché quelques mètres plus loin, on mesure mieux l'imagination et le travail qui permettent au couturier de donner vie à un vêtement.





Olga Boyarinova - A découvrir jusqu'au 28 octobre, 21 rue Dauphine, à Paris (6e)

stelda

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