Questions de fashion week



  1. Dior sans styliste, c'est possible ? Ca manque de cohérence, pour Libé. Pour moi, ça manquait déjà de cohérence sous Raf Simons, mais une chose est sûre : depuis le départ de Galliano, Dior est une coquille vide qui vit de son nom. Comme beaucoup de maisons de couture.
  2. ... donc, l'ADN des marques est-elle un carcan qui tue leur créativité ? Certains disent que oui, je dis non. Une maison a une signature, un fil rouge : ce peut être une pièce forte (la petite robe noire de Lanvin), une matière (le tweed de Chanel), une couleur (le rouge Valentino) ou un état d'esprit (la femme fleur chez Dior). Si cette idée est là, on s'y retrouve toujours. Mais le fil est souvent suivi sans subtilité (le tailleur Bar à toutes les sauces chez Dior). Et là, crac, badaboum. On est déçu.
  3. ... chez Versace (cf photo ci-dessus), on s'y retrouve. C'est pour l'amazone vamp. Point barre. Qu'il s'agisse de robes du soir vaporeuses et fendues ou de trucs minuscules plein de trous, une chose est sûre, c'est jamais discreto-compatible. Mais c'est identifiable et toujours varié.
  4. L'idéal serait de regarder les défilés à l'aveugle, sans les étiquettes, en se demandant, comme disait Marion Lahore : "Est-ce que je trouverai ces vêtements super en les voyant à un défilé de fin d'études ?" 
  5. Mais est-ce que la créativité est éternelle ? Elle l'est chez certains mais ils sont rares. Et avec des centaines de marques, impossible pour elles de toutes se distinguer. Si la haute couture a compté 200 maisons à sa grande époque, toutes n'avaient pas un style ébouriffant. C'est comme en littérature. Elles étaient des "maisons de savoir-faire" avant d'être des maisons de design.


Un de mes coups de coeur de cette dernière édition couture :

Hier soir, un intervenant expliquait à l'IFM (l'Institut français de la mode) que les créateurs avant-gardistes se cachaient. Le post-modernisme, c'est-à-dire cette tyrannie du faux cool façon Caroline de Maigret, aurait tué la recherche dans la mode. J'aime bien le cool. Je suis souvent en jean et en vieux pull. De là à clamer que je suis à la pointe de la mode, il y a un pas que je n'oserai pas franchir, même avec mes nouvelles sublimes Pataugas (cf mon compte Instagram, mouahhhh!). Si Sophie Fontanel pose la question de l'élégance dans son dernier roman, si Minny Hoche juge que mode et élégance sont 2 choses différentes, je crois qu'une vie sans élégance est une vie ratée. Et même une mode ratée.

Heureusement, il y a encore des gens de goût qui ont offert à JC de Castelbajac le Prix de l'Elégance. Un créateur à part, entré dans la mode comme on écrit de la poésie, juste pour le plaisir de partager les dessins et les couleurs.












stelda

4 commentaires:

  1. Un défilé sans étiquette n'aurait surement pas les mêmes retombés. On serait surement plus exigeant.

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    1. Je le crois aussi. Même si c'est délicat de juger sur un "one shot" parce que le travail d'un couturier gagne, comme celui d'un peintre, à être mis en perspective, je pense qu'on aurait des surprises :)

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  2. J'aime aussi le cool, jeans pull...
    C'est vrai que parfois mode et élégance ne vont pas de pair

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    1. On nous serine tellement que "la mode" est l'ultime quête... Parfois, c'est bon de se rappeler que plusieurs voies existent.

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