Un reportage, c'est comme du contouring


Jeudi dernier, un documentaire d'Envoyé Spécial jetait un gros pavé sur les moquettes feutrées de l'industrie cosmétique. Pif, paf, en 2 coups de pinceau à blush, La Beauté à prix low cost nous apprenait que :

  1. 10 ml de vernis coûtait environ 10 centimes à produire (prix de revente 2 à 32 €)
  2. Un mascara de luxe coûtait 3 euros à fabriquer
  3. Une crème hydratante venue de chez Lidl était plus efficace qu'une crème Chanel (même floutés, les produits étaient reconnaissables pour toutes celles qui hantent les rayons de Monoprix et Séphora)
  4. Un rouge à lèvre low cost fait en Chine contenait moins de métaux lourds qu'un rouge de luxe made in France.

Question de la voix off : Mais alors, que paye-t-on en achetant un produit de luxe ? Hurlements de rires de Stelda, qui s'empresse de tweeter la réponse avant l'expert, trop fière d'elle. "En achetant un produit de luxe, la cliente paye l'égérie. Ces contrats d'exploitation de leur image se négocient environ 2 millions d'euros par an (et jusqu'à 7 millions pour les stars méga premium, comme David B.)", avoue un ancien du milieu. 

Conclusion : le prix n'est pas un gage de qualité. 

Conclusion (sous-entendue) : on se fait toutes grave plumer et les Louboutins d'Hellen, Cara, Sharon, Julia... ben c'est vous et moi qui leur offrons à grands coups de vernis et de crème de nuit.

Vu comme ça, en effet, ça calme. Et une maquilleuse enfonce le clou : "Devant le résultat, difficile de distinguer les deux marques".Les beautistas parlent d’ailleurs de "dupes" pour ces produits. 


Bien, bien. On est des couillonnes, quoi. Evidemment, j'ai d'abord été ravie de ce reportage qui fissurait enfin aux yeux des non-initiés les pub, publi-communiqués et autres clips trop lisses des grandes marques. C'est toujours rigolo de voir quelqu'un perdre son pantalon dans la rue, non ? Donc j'ai crié "Mort aux vaches", comme tout le monde, en jetant des fumigènes et des briques et je me suis couchée morte de rire. Ahah, qu'est ce qu'on leur avait mis, aux grands!

Et le lendemain, j'ai réfléchi. J'ai regardé à nouveau le reportage. Et je l'ai trouvé un peu biaisé, tout de même. C'est normal : un reportage, c'est comme du contouring, tu mets en valeur certaines choses et d'autres zones restent dans l'ombre. Sauf que là, le spectateur éteint la télé avec l'impression d'être un pigeon, tandis que la réalité est plus complexe. Alors j'ai pris ma plus belle plume et j'ai argumenté point par point façon fact cheking pour @rrêt sur Images sauf que c'était pour un magazine pour lequel je pige, tmv magazine. La place étant réduite sur le papier, je le développe ici. 

Le reportage d'Envoyé Spécial s'ouvre sur une présentation du maquillage Etam : mascara à 6 €, etc. La journaliste souligne les prix cassés. Précisons que le maquillage pas cher est loin d’être une nouveauté : il y a 20 ans, on en trouvait déjà dans les rayons des supermarchés et sur les étals de la Plaine à Marseille. Ce qui est nouveau, ce sont les prix complètement écrabouillés proposés par Kiko, Elf ou Essence, avec des gammes de couleurs dignes des grandes marques et une qualité qui monte (on verra plus loin pourquoi).



Alors, pourquoi acheter un produit de grande marque ? Bien sûr, pour s’offrir un bout de luxe., ça, on en est toutes consciente. A défaut d’une robe ou même d’un sac qui aligne 3 ou 4 zéros, un rouge à lèvre reste à la portée d’une nana qui gagne le SMIC. Mais aussi pour les innovations, les vraies, sur lesquelles le documentaire fait l'impasse en se focalisant sur des produits « basiques ». Blush gel, vernis craquelé, fard à paupière mousse, ces textures révolutionnaires qui nous font courir dans les parfumeries sont quasiment toujours développées pour les grands noms, même si on les retrouve, 10 ou 24 mois plus tard, 2 à 10 fois moins chers, dans le moyen de gamme ou des boutiques à prix cassés. Exemple : Kiko propose à 6,90 € un fard mousse vu chez Dior... il y a 15 ans : j'en garde un souvenir ému, j'étais à la fac et j'avais cassé ma tirelire pour me l'offrir. C'est clair qu'il était pas à 6,90 €, plutôt autour de 60 ou 80 francs, une ruine à l'époque. Mais c'était le seul du marché, c'était waouh.

J'ai apprécié l'honnêteté du gérant de marque discount qui témoignait à visage découvert et disait : " A 28 € les 3 grammes de poudre, c'est pas la peine de trafiquer de la coke !" Il a raison. Ceci dit, il avoue clairement (et le téléspectateur le voit) aller en parfumerie pomper les copains, achetant des produits qu'il fera copier par son façonnier. En bon français, ça s'appelle de l'espionnage industriel en utilisant des sources ouvertes (c'est-à-dire accessibles à tous, comme les magasins, les sites Internet, etc). Preuve que oui, les maisons de luxe apportent un plus sur certains produits, sinon, personne ne les copierait. Là encore, le documentaire a fait l'impasse. Les couleurs de vernis à tomber, on les trouve d'abord chez Essie et Dior, même si on va les acheter chez Kiko 3 ou 6 mois après, parce que c'est moins cher. Le Rouge Noir, il est né chez Essence ? Non, chez Chanel. Idem pour le Rouge Pirate, et le Gris Montaigne lancé par Dior. Sans parler, bien sûr, du coup des enquêtes marketing réalisées par les entreprises en amont des lancements, pour justement trouver les couleurs qui nous feront rêver. 

Côté packaging aussi, la recherche a un coût. Si le documentaire rappelle qu’un joli tube en alu coûtera 4 à 5 fois plus cher que son petit frère en plastique, il ne dit rien des contenants intelligents. Pourtant, en maquillage, le packaging n'est pas là que pour faire joli. Il aide aussi à la conservation et à l’application du produit. Le petit pinceau souple intégré du célèbre Touche Eclat d'Yves Saint Laurent a fait sa force et comme le Nutella, il a été souvent copié mais jamais égalé sur l'application ET la texture. Résultat ? 12 ans après sa création, il s'en vend encore un toutes les 10 secondes dans le monde. Et certains packaging, comme les tubes avec des applicateurs intégrés, sont d'abord développés spécifiquement par les fabricants pour une marque. Donc, oui, ç'a un coût.

Enfin, la démonstration maquillage est bluffante sur le coup. Mais 8 heures après, qu'en est-il ? Quel fond de teint aura coulé, quel mascara aura tenu ? Aucun, ou peut-être les deux, le cher ou le pas cher ? Mystère, on n'en saura rien. Comme en cosmétique, on touche ici les limites de beaucoup de reportages télé : dépasser l'effet coup d'éclat instantané.

C'était la minute "Je me fais l'avocat du diable". Oui, le prix ne fait pas la qualité. Non, je ne défends pas spécialement les grandes marques Dior, Chanel, YSL, Lancôme, j'ai bien reçu vos colis, merci beaucoup. Oui, je sais que quand j'achète un fard Guerlain, je paye :

  1. Le marketing
  2. L'hôtel particulier de Natalia
  3. Les emplacements hors de prix dans les grands magasins
  4. Les salaires des vendeuses
  5. Un joli boîtier
  6. La vanité du logo.

Et grâce à ce documentaire, 5 millions de Français le savent aussi. Mais je paye aussi de la recherche (même si elle porte plus sur la sensation que l'efficacité) et des innovations. Et l'effet waouh. Savoir ce que ça vaut, c'est un autre débat, propre à chacun.

Merci aux journalistes d'Envoyé Spécial d'enquêter (enfin) sur ce qui est l'une des premières industries au monde et merci de me rappeler qu'il faut toujours prendre du recul, même (surtout ??) quand un reportage vous caresse dans le sens du poil (de brosse à cheveux).

Edit : le droit de réponse d'Alexandra, la maquilleuse 

PS : Chers lecteurs, vous avez le droit de dire que j'ai l'esprit de contradiction! J'assume.

PPS : j'ai jamais rigolé en voyant la culotte de quelqu'un dans la rue.

stelda

40 commentaires:

  1. J'ai eu sensiblement les mêmes critiques que toi, même si un ancien employé qui témoignait masqué a laissé entendre que la partie recherche et développement représentait peanuts. Quid du parfumage aussi, désolée mais les crèmes, rouges à lèvres, fonds de teint, etc..,des grandes marques font un réel effort de ce côté là, même si ce n'est pas toujours le cas (certains fdt de grandes marques cocottent (ou puent leur race, comme on veut;) aussi...). D'accord aussi sur la tenue, l'oxydation du fdt etc... sur le make up réalisé par Anne "make my beauty". Elle a quand même ajouté que l'application était plus facile avec les produits grandes marques. J'ajoute que ces derniers le sont aussi, face aux cosmétiques pro, qui par définition, même s'ils sont aujourd'hui accessibles à tous, sont réservés aux MUA, donc parfois plus casse-gueule pour les amateurs. De là à dire que le low cost demande un certain doigté... Contente que tu aies complété ce reportage. Merci encore !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense qu'il parlait de la partie recherche des actifs, mais je me trompe peut-être.

      Supprimer
    2. Alexandra (la maquilleuse) a fait un droit de réponse sur le blog pour info
      http://www.makemybeauty.com/la-beaute-a-prix-low-cost-mon-droit-de-reponse/

      Supprimer
    3. Merci pour le lien, Laurence. Je l'ajoute en fin d'article.

      Supprimer
  2. Au niveau de la cosmétique, je ne sais pas effectivement si les innovations coûtent si chères que ça … Pour avoir travaillé dans cette industrie, pour une marque moyen de gamme d'un grand groupe, je me rappelle que plusieurs de nos formules innovantes ont été reprises par les marques haut de gamme du groupe et ne sont jamais sorti chez nous. Tandis que notre sérum aurait dû coûter à la consommatrice dans les 30 € (et on faisait déjà une belle culbute niveau prix), il est aujourd'hui vendu à plus de 90 €...
    Concernant les packaging, je ne pense pas que cela représente un coût démesuré pour une marque (j'ai retrouvé nos packaging utilisés aujourd'hui par des grandes marques de luxe - si ce n'était pas trop cher pour nous, ça l'est encore moins pour eux).
    Enfin, il y a un élément important je pense : c'est le coût des matières premières. Il me semble qu'une marque qui utilise principalement des matières non naturelles, très utilisées ou de qualité moyenne (pour être polie) aura beaucoup moins de coûts à ce niveau-là (il est donc plus facile de casser les prix de cette manière, mais bonjour la qualité : d'où comme l'explique Laurence, les parfums qui ne sentent pas bons, les textures moins glamour, etc). À confirmer bien sûr, mais je me rappelle qu'il y a 5 ans, on souhaitait utiliser de l'huile de pépins de figue de barbarie, et quand on a vu les coûts à l'achat, on s'est arrêté là (la consommatrice aurait payé trop cher le produit final et ce n'était pas notre politique de prix).
    Bref, pour conclure, oui, on est un peu pris pour des pigeons, mais il faut aussi penser qu’une marque a beaucoup de choses à payer de son côté également comme tu le soulignes (et puis, le but d’une entreprise est de faire des bénéfices après tout !). Ce qui m’embête davantage, c’est la rapport ingrédients utilisés/prix des grandes marques qui est un peu du foutage de gueule !
    Bises :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. c'est vrai qu'on ne paie sûrement pas le packaging à sa vraie valeur... Mais il a un "prix" pour l'acheteuse. Et je reconnais que l'étui aimanté des RAL Armani, j'aurais du mal à faire sans. Ok, ils coûtent cher, mais vu le peu de RAL que j'achète, je préfère mettre le prix sur un RAL auquel je n'ai rien à reprocher du tout.

      Supprimer
    2. D'accord avec toi, Lilly et c'est ce qu'explique très bien le doc : le rapport efficacité/prix n'est pas toujours au rendez-vous, loin de là!
      Et comme le souligne Jicky, on paye notre petit confort, en fait :)

      Supprimer
  3. Comme Lilly, j'allais ajouter le prix des matières premières aussi, qui peut flamber en fonction du produit (je sais que le prix de l'iris au kilo en parfumerie est mirobolant. je ne parle même pas de la rose de Mai cultivée à Grasse ou de bidules encore plus niche comme certaines algues). Merci pour ton analyse assez juste je trouve!

    RépondreSupprimer
  4. C'est le problème de ces émissions, il ne montre que la partie qu'ils veulent que l'on retienne. C'est pourquoi je regarde de moins en moins la TV.
    Pour l'espionnage industriel, cela se fait à tous les niveaux, aussi bien que pour les cirages de chaussures produits d'entretien de la maison...
    Dans les labo où j'ai travaillé, cela se faisait déjà.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vieux comme le monde et ça concerne tous les secteurs mais ce qui m'a choqué, c'est que le doc passe sous silence son impact en termes de coûts.

      Supprimer
  5. C'est hallucinant !! MERCI POUR CET ARTICLE ! Je suis bien contente d'être aux huiles !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sûr :). C'est d'ailleurs ce qui pousse beaucoup de femmes vers la cosméto végétale maison.

      Supprimer
  6. Excellent article, comme d'habitude !
    J'ai vu ce reportage la semaine dernière et il ne m'a pas tellement surprise. Je suis néanmoins contente qu'il informe la consommatrice lambda sur ce qu'elle achète vraiment. Et oui, les principaux ingrédients des cosmétiques c'est bien de l'espoir, du rêve et du marketing.

    Certes, la recherche et l'innovation peuvent avoir un coût, mais on ne me fera pas croire que le pinceau de la Touche Eclat d'YSL représente 60% de son prix de revient.

    Concernant l'espionnage industriel, c'est l’hôpital qui se fout de la charité. Il y a quelques années, j'ai travaillé dans la VAD. Dès qu'un catalogue sortait, la boite pour laquelle je travaillais s'empressait d'envoyer une palette complète de catalogues à ses concurrents, qui eux faisaient de même en retour.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est fou, ça!!
      Non, le pinceau ne représente pas 60 % du prix, loin de là. Mais on paye la rareté du produit, puisqu'il a un quasi monopole :)

      Supprimer
    2. Quelque chose me dit que le prochain parfum Chanel va encore couter très cher....
      http://fr.fashionmag.com/news/Le-bowling-Chance-de-Chanel-au-Grand-Palais,541742.html#.VYM1TEYofWp

      Supprimer
  7. même impression que toi sur ce reportage auquel j'ai essentiellement reproché de ne m'apprendre que ce que je savais déjà: que je me fais couillonner en achetant de la marque mais que je l'accepte! :-)
    Ceci étant, autre pb du reportage: mettre tous les cosmétiques sur le même plan. Or, mettre le prix sur un rouge à lèvres parce qu'il tiendra mieux (et ça, c'est sûr: Armani est plus au top que Monop!!) ça n'est pas pareil que mettre le prix sur une crème (pour laquelle l'enjeu est moindre puisque c'est une question d'hydratation et non de tenue). Par exemple. Qu'on me prouve d'abord que RAL Armani est pire qu'un Sephora question tenue. Je crois qu'on aura du mal...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En parlant de RAL, j'ai un Sephora qui tient mille fois mieux que mon Chanel (qui pourtant est très résistant), je peux le mettre le matin et ne pas faire de retouche jusqu'au soir... Ceci dit, je crois que c'est une exception, et la gamme de couleur est tellement ridicule que je finis quand même par revenir à d'autres marques plus chères pour varier!

      Supprimer
    2. :) Je discutais vernis avec une copine et on était d'accord sur le fait que les mini Sephora ne tiennent PAS DU TOUT, contrairement aux Mavala. Alors on préfère acheter des Mavala, 2 fois plus chers mais qui tiennent 4 jours au lieu de 24 heures.

      Supprimer
  8. Tu as AUSSI raison Stelda mais... quid des très nombreuses consommatrices qio n'ont vraiment pas du tout le moyen de s'offrir des cosmétiques de grandes marques qui restent malgré tout d'un prix fort élevés ?
    Qui ne bénéficient pas, les pauvres, des dernières innovations, des meilleures tenues et textures.
    Faut arrêter aussi de s'exprimer en croyant que le lectorat des blogs n'est qu'un lectorat de "privilégiés" (entre guillements et avec plein de mise en garde, ça va comme ça ?). C'est peut être le cas remarques !
    Si la creme Cien par exemple est autant plébiscité, c'est parce que : elle est (aussi) efficace, elle coute peu chere, elle permet à de nombreuses femmes de se doter d'un produit agréable et qui leur convienne.
    Tes arguments, qui sont, encore une fois, justifiés, ne valent, au final, que pour une minorité de con ...sommateurs (allez, pas pu m'en empêcher encore une fois) qui ont la possibilité d'acheter plus haut de gamme et de comparer. Ce qui est loin d'être le cas de tous.
    Enfin, tout cela est bien beau mais, une fois que, justement, les brevets, formules et textures se sont "démocratisés" (comprendre appliqués à d'autres produits), pourquoi alors continuer d'acheter au plus cher si l'on trouve aussi bien à moindre cout ? Bon ok s'il y avait l'excuse du made in France, je dirais mille fois oui. Mais ce n'est pas le cas. POur ma part, à la limite, je préfère encore payer des produits bio plus chers, parfois, qu'une grande marque dont je n'ai que faire et qui me refile des allergies. Je me fais l'avocat du diable là mais que veux tu, à force de vivre en Seine St Denis , d'entendre et de lire "des vrais gens" (encore entre guillemets, y en a marre du poltiquement correct !), et bien on redescend vite. Pour reprendre l'exemple de JIcky sur Armani et Monoprix, de nombreuses femmes ne connaissent même pas Armani et n'ont pas de Monop près de chez elle. Carrouf ou Lidl ou autre. Donc, voilà. Aussi savoir que, par exemple, certaines grandes marques font partie de grands groupes, type L'or en barre, Esteint la lumière et j'en passe. Groupes dans lequels on retrouve AUSSI des marques plus mass market qui bénéficie aussi de ces brevets et formulations, à degré moindres. Donc oui, il y a aussi beaucoup de marketing et de "je te caresse dans le sens du poil en te donnant du cher parce que tu vaut ton pesant de sousous". Ce qui nous flatte. Je n'ai pas vu le reportage, pas la télé, pas eu envie de le rechercher en VOD. Je susi d'accord pour dire que ce genre de reportage est, bien sur, biaisé, c'est ça la télé (et le journalisme ahem, tu vas me taper sur les doigts, c'est aussi fait expres). A chacun aussi de faire la part des choses avec son sens critique, enfin ceux qui, peut être, en ont encore après avoir avaler les images de la télé.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Re pour info, au bureau, Firefox fonctionne pas, ai du installer Opera. Et le captcha tra la la !!

      Supprimer
    2. Bien sûr :) Je voulais surtout montrer à quel point un reportage pouvait être orienté (peut-être pas consciemment, d'ailleurs, c'est peut-être une méconnaissance du sujet de la part des journalistes).
      Pour les grands groupes, c'est certains que chaque marque bénéficie des innovations des autres. Le Cosmétologue avait d'ailleurs écrit un article très intéressant à ce sujet.

      Supprimer
  9. Ah, ton dernier paragraphe me rassure, car pour moi, c'est justement souvent la tenue qui fait la différence entre les marques. Et notamment, les rouges à lèvres. Rien à faire, un Kiko tient 45 minutes sur moi, quand mon Chanel dure 5 ou 6 heures. Ceci dit, le record c'est un "lip stain" sephora qui fait la journée (oui oui meme le déjeuner, et sans retouche). Je suis sure que c'est un dupe de quelque chose, mais je n'ai pas encore trouvé quoi!
    Une amie inconditionnelle du khol m'affirme après test que le Guerlain est imbattable.
    Bref, ce que j'en retiens finalement, c'est qu'il ne faut pas se laisser aveugler par la marque ou le petit prix, et donner sa chance à tous les produits!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben oui, la tenue, c'est quand même la base pour un produit de maquillage. J'ai trouvé ça dingue qu'ils le passent à la trappe.

      Supprimer
  10. Article très intéressant ! J'ai regardé aussi, même si ça ne m'a appris tellement de choses. J'avais déjà vu ce genre de reportage (me souviens plus où, on est plus des pigeons peut être).
    Pour travailler dans cet univers, je ne suis pas d'accord avec le reportage. Les produits ELF, c'est la cata (pas pigmenté, ne tiennent pas) : mais pour un maquillage naturel c'est suffisant. Voilà encore un point où ils auraient du approfondir : pour autre chose que des basiques, les marques ne sont-elles pas mieux ? Pour moi, la réponse est sans appel : les marques de luxe se renouvellent bien plus souvent, nous proposent des textures innovantes, les couleurs en particulier (chanel et ses vernis notamment). Alors non, la différence de prix n'est pas JUSTIFIEE mais elle peut se comprendre.
    Perso, j'utilise des crèmes bio (fun'ethic ou aromazone, selon la saison) dont le prix est très bas (une dizaine d'€). Elles me conviennent parfaitement pour plusieurs choses : je ne suis pas difficile sur les parfums et textures (parce que oui, une crème liddl n'a pas les propriétés organoleptiques d'une chanel) et parce que je n'ai pas de problème particulier. Ils se sont arrêtés sur l'hydratation, encore une fois la base de la base. Quid des anti-boutons, anti-rides, etc ? Quand je sors mon sérum chanel, dont l'odeur est à tomber et la texture ultra fraiche, je me dis que son prix élevé peut s'expliquer.
    Quand je me suis offert mon balanciaga, je savais qu'ils se faisaient une marge de dingue. Il n'empêche que la qualité, le design, ça ne se trouve pas ailleurs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On est d'accord. Le luxe, comme son nom l'indique, c'est du superflu. Donc on s'offre aussi des sensations, un parfum unique, des petits détails qui nous font plaisir.

      Supprimer
  11. Encore un article très bien fondé et fourni !
    Bien sûr, par moment nous sommes des consommatrices "couillonnes", mais, nous le savons, et nous persistons, pour le plaisir et pour l'effet waouh.
    Après, certains produits de certaines marques tiennent mieux, n'irritent pas, ne coulent pas. On préfère payer un peu plus cher le vernis, à condition qu'il résiste un peu plus longtemps. Et c'est ainsi pour tous les autres produits. Personnellement, nous avons quelques produits low-cost comme les crayons par exemple, mais nous n'hésitons pas à mettre un prix dans un fond de teint qui tient la route.
    Vous avez raison, ce n'est pas noir et blanc, mais bien plus nuancé que ça, à nous de faire notre mélange !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est tout à fait ça. Merci pour votre résumé, parfait :)

      Supprimer
  12. Super article comme dhab! Moi je ne le cache pas, j'aime aussi acheter de temps en temps des produits de luxes parce qu'ils sont beaux et que j'aime les voir sur ma coiffeuse. C'est con mais j'assume lol Bisou

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je te comprends : je fais pareil une fois tous les 2 ans avec une palette Guerlain ou Dior! Bisous, Woody :)

      Supprimer
  13. Je viens de lire deux articles très instructifs sur le même sujet :
    http://www.oleassence.fr/pourquoi-vous-devez-arreter-vos-cosmetiques-conventionnels
    http://www.oleassence.fr/ces-bien-cheres-cremes-un-article-extraordinaire-de-psychologie-magazine-doctobre-2011

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Sidharta,
      Merci beaucoup pour ces liens :).

      Supprimer
  14. Le Rouge Pirate vient également de Chanel.
    J'ajouterais que dans une crème de luxe tu paies : la recherche (qui peut s'étendre à une dizaine d'années, impliquant des professeurs en dermatologies, chimistes, biologistes, des professionnels de certains centres comme l'institut pasteur, et toutes les "petites mains" de laborantins qui travaillent à trouver une formule parfaite) + la matière première utilisée lors de la première phase de fabrication (l'Oréal a même crée une peau qui n'aurait pas vécue les préjudices du temps, un patient 0 en somme) + les tests obligatoires communs à toutes les grandes marques (il n'y a pas que Clinique qui passe des tests allergiques et compagnie, les tests pour entrer aux USA sont contrôlés de très près) + les laboratoires qui fabriquent le produit et les matières premières (à cela on peut même ajouter dans le cas de Sisley la culture de matières premières végétales exclusives utilisées sous forme d'huile essentielle ou bien les millions de cellules souches de la Rose Lancôme qui composent l'Absolue l'extrait) + l'usine qui fabrique le contenant + l'usine qui fabrique les bouchons + l'usine qui fabrique le deuxième ou troisième emballage + les frais de transports aux entrepôts de la marque + les frais de transports aux entrepôts des chaînes de magasins + les frais de distribution vers la boutique précise + le salaire des vendeurs + le salaire des créatifs + le salaire du service communication + le salaire du service marketing + le coût de la publicité + le salaire de l'équipe commerciale (chefs de secteur, animatrices (youhou c'est moi), formateurs, coordinateurs, agences d'interim) + marge de la marque (je le reconnais, elle est plus importante que ma paye, il y a bien des croutes de pseudo artistes qui sont vendues des millions !).

    Je n'ai jamais le courage de délivrer tout cela à mes clientes quand elles me disent "on paye vraiment la pub", parce qu'avant tout, c'est l'humain qui lui tend le produit qu'elle paye !
    Pour la fameuse crème Lidl à 3€, qui doit refiler des boutons à la moindre peau sensible, et qui n'aura nécessité qu'un tiers des paiements du dessus (sans compter les usines délocalisées ayant un cahier des charges éclipsant les conditions de travail des êtres humains), je ne m'y risquerais pas ! De l'effet au bout de deux ou 3 heure c'est bien, mais agir comme un "traitement" (ici de surface) c'est tout de même mieux !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le reportage aurait du parler des cosmétiques coréens (enfin il aurait fallu qu'ils se renseignent quelques peu ;) ), qui pour le coup sont très peu chers, mais efficaces !

      J'ai lu dans les commentaires que certains n'avaient pas les "moyens", mais c'est comme pour la viande : la qualité demande parfois un prix en adéquation.
      Pour les cosmétiques elles ont tout de même le choix : être très sérieuse et prendre soin de leur peau dès la puberté et avoir une hygiène de vie correcte (j'ai des clientes qui ont 70 ans et qui n'ont jamais mis plus qu'une crème hydratante à 20€) OU BIEN attendre que les innovations arrivent en supermarché ou parapharmacie (les innovations du groupe l'Oréal pour Lancôme vont être injectées sur le marché de la grande surface) à condition de bien être consciente du faite que l'efficacité ne sera pas la même puisque la composition ne privilégiera pas autant l'actif principal ! (on peut comparer Visionnaire de Lancôme à son homologue Sublimist qui est largement moins dosé en LR2412 par exemple, donc l'évidence de l'efficacité du produit ne se fera pas aussi rapidement).

      Enfin, j'aimerais ajouter qu'un produit ayant une efficacité extrémement rapide sur l'hydratation ou l'assouplissement (de toute manière c'est lié) etc n'est pas forcément un bon signe, en effet, sur un pot de 30 mL/70€ = environ 5 mois d'utilisation, on veut que la peau soit traitée !

      ~Fin de mon monologue ^^~

      Supprimer
    2. (toujours être plus pointue ! Dior c'est le Grège, trafalgar ou le 999 pour les Rouges à lèvres cultes ; enfin c'est pas leur domaine d'action où ils brillent le plus, ça restent des couturiers)
      (grosse chieuse qui peut pas s'empêcher de commenter)

      Supprimer
    3. Mais au contraire, merci beaucoup pour tes commentaires, Emilie. Je suis ravie que tu complètes cette discussion en nous partageant ton expérience. J'ai rectifié pour le Rouge Pirate :). C'est pas leur domaine mais justement, les couturiers assurent vraiment sur les couleurs qui, elles, sont liées au monde du tissu et de la mode.

      Supprimer
    4. Ah ouf j'ai eu peur de passer encore pour une animatrice remontée ^^
      Je pense que Dior va plutôt dominer sur les vernis et les fards à paupière en parfumerie sélective ^^
      En tout cas, c'est agréable de voir que tout le monde ne tombe pas dans le panneau de ce genre de reportage, c'est très dur de faire comprendre aux clientes qu'à la télé tout n'est pas bon à prendre, comme dans le discours de certaines conseillères d'ailleurs (ahah si tu voulais faire un article sur les dessous de la parfumerie, j'en aurais de belles à t'apprendre ^^)

      Supprimer
    5. Je viens juste de voir ton dernier com'. Ahah, oui, ça m'intéresse!! Tu peux me contacter par mail, on en discute ;)

      Supprimer

Des difficultés pour laisser un commentaire ? Passez sous Safari ou Firefox