Les visuels, les 50's, les roses et moi

J'ai bien réfléchi et c'est sûr, le visuel, c'est pas mon truc. Etrange pour une fille qui adore la mode, la peinture, la marqueterie, et tous les arts appliqués en général, qui peut chialer d'émotion devant une photo ou être de bonne humeur une journée entière juste parce qu'elle a vu le ciel rose pendant 2 minutes en allant attraper son bus... mais c'est comme ça. L'image, j'y arrive pas. Je passe des heures à faire une page shopping, je souffre milles morts pour choisir des visuels alors que si vous me lâchez dans un magasin, je vous fais la tenue en 2 minutes. J'ai besoin de penser en 3 D.

Mon Instagram est plus une série de post it qu'un truc à engranger du follower transi d'admiration et ça n'inspirera, je pense, aucune d'entre vous. C'est simplement un moyen de vous montrer un coup de coeur, une babiole repérée, un moment dans la rue. J'essaye de cadrer à peu près, que les couleurs soient potables mais c'est loin d'être un rêve d'esthétisme.

Stelda, tentant de gérer son Instagram
photo : Charles Freger
Vu l'invasion de l'image partout, partout, partout, je commençais à me trouver anormale. Voire dingue. Avec la désagréable impression d'être la seule cruche à ne pas pouvoir tenir un tableau Pinterest, puis un Instagram capable d'épater d'appâter Air France et Givenchy à la fois. En fait, non, c'est pas grave, c'est même normal dixit le photographe Klavdij Sluban dans une interview :

" Les moyens technologiques pour produire soi-même des images sont de plus en plus accessibles (vous en avez sûrement un dans votre poche en ce moment même). Mais est-on tous photographes ? Acheter un appareil photo et appuyer sur le déclencheur fait-il de nous des artistes ? 
« Vous avez un ordinateur avec un clavier, êtes-vous écrivain ? demande Klavdij Sluban. Aujourd’hui on met des pianos dans les gares, les gens s’assoient et sortent quelques notes mais, sans éducation musicale, ça ne fait pas d’eux des musiciens. » Pour lui, la facilité technique est un leurre et, pire, un danger. « Les gens ne regardent plus, ils enregistrent au lieu de vivre l’instant. La transcription simple ne donne pas le vrai sentiment éprouvé par le photographe, puisqu’il a oublié de vivre l’instant. » 
Une photo prise avec votre téléphone portable ? Un simple « objet de consommation, qui sera vite oublié, perdu ou détruit » pour Jean-Luc Fouet, médiateur culturel de la Villa Pérochon. En clair : on ne peut pas photographier tout et n’importe quoi, n’importe quand. La question de l’intention et de l’envie sont fondamentales. Le photographe est présent et déconnecté de tout le reste, en immersion. "
Jean-Luc Fouet a mis les mots sur ce que je n'arrivais pas à exprimer. Je déteste les photos qui s'entassent, qui sont redondantes, qui ne racontent rien de fort, de beau ou de triste et je crois que pour faire une photo, il faut avoir la volonté de la faire, de transmettre ce qu'on aperçoit. Vous voyez ce que je veux dire ? Un jour, je prendrai le temps de m'y mettre (dans quelques années lumières ou demain, je ne sais pas, on verra). En ce moment, je travaille sur les maquettes et là, c'est très bizarre, je rêve de devenir graphiste. 


Dommage, pourtant. Si j'avais réussi ma vie de blogueuse en devenant riche... je n'achèterai pas un sac Goyard, ni un Moynat, ni un Vuitton. Non, non, non! J'achèterai cette valise-cabine en toile nattée coton et lin qui m'a fait pousser des piaillements d'extases. Tellement 50's! Rien qu'à la voir, je suis assise en première classe, avec une hôtesse en tailleur bleu marine qui me tend une coupe de champagne. Tellement jolie que je la traînerais à tous les défilés de haute couture. Trop la classe pour fourrer mon appareil photo, mon bloc notes, ma tenue de rechange, mon pyjama, ma trousse de toilette, mes magazines, mes ballerines...
Oui, oui, je suis sûre que TOUT rentrera dedans. Obligé.

Ce gros plan présente un autre modèle de la marque mais c'est juste pour vous montrer la toile troooop belle et les zip craquounets. Je pense en 3D, je vous dis!


Par contre, invasion de glitter ou pas, je veux encore des paillettes et je veux faire une déclaration d'amour : I love Anne Felker. Une toute petite marque bio, consacrée à la rose. Je n'étais pas dingue de l'odeur de la rose mais plus je vieillis, plus j'aime, probablement parce que la rose est une odeur de mémé (dixit Mr) et que je me rapproche du grand âge. En tout cas, Anne Felker mitonne des produits avec un soin qui frise la perfection. Tout est beau et bon. Et elle met des paillettes dans son gel douche et sa crème pour le corps. L'été dernier, j'arrêtais pas de me mater les tibias, je recommence cette année, na. En plus, Cora, la fondatrice (eh oui, encore une femme, décidément), dégage un truc si doux, si coquet, si charmant, que je crois bien espérer lui ressembler un peu en utilisant ses produits. L'espoir fait vivre.

Je suis folle, dites-le. J'ai tout le week-end pour me soigner.


Pour aller plus loin ?

La valise : L/UNIFORM
La crème top : Anne Felker
L'interview : chez tmv magazine

stelda

14 commentaires:

  1. Ravissants les détails couture de la valise, moi aussi j'aime quand c'est bien fait sans ostentation...
    La valise-cabine contrastée, elle, donne envie de prendre un billet pour n'importe où. Après, faut voir la taille. Moi, j'emmène toujours ma vie dedans, alors il me faut de l'espace, j'ai de l'âge... ;)))

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    1. Je viens d'aller voir de plus près cette beauté, elle est excessivement belle. A tout point de vue...:)

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    2. C'est aussi l'avis de Lilli Bulle. Cette chose devrait être interdite, c'est un appel au vidage de compte en banque ^^. Comme tu dis, elle donne envie de prendre illico un billet...

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  2. question visuel, je penche, moi, pour fonds myrtille/bande cyan (pour mon sac!)

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  3. Tu n'es pas la seule avec instagram et pinterest. Je suis loin d'être au top dans ces domaines. De plus je n'ai pas toujours envie que tout le monde sache que je suis au restaurant lorsque j'y mange.

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  4. Mon ancien compagnon était photographe de métier, pour lui pour faire de belles photos, il fallait utiliser un appareil à réglage manuel, connaitre les ouvertures, la vitesse...très technique.
    Pour Pinterest je n'y suis pas encore inscrite mais ca me tente.
    Au contraire de toi, je n'aime pas paillettes dans les produits de soin lol

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    1. Je suis complètement d'accord. C'est comme en couture, en coiffure, en pâtisserie... la technique te permet d'obtenir le résultat que tu souhaites. Comme je ne la maîtrise pas du tout, je suis hyper frustrée, en fait :).

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  5. Stelda tu es une pousse au crime ! Comment résister à cette valise. déjà que j'ai sans cesse des envies de voyages !!!
    MDR pour les réflexions relatives au parfum de rose ... ça me parle !

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    1. Oups, pardon :D. Mais elle est teeeeeellement belle, fallait que je vous partage ça. Toi aussi, tu commences à apprécier l'odeur de la rose ?

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  6. Bon je te laisse la valdingue, pas pratique (pour le coup, les roulettes c'est super !!).
    Parfois on peut réaliser de très belles photos sans avoir de matos particulièrement évolué, juste avec un supplément d'âme, pareil pour le reste.
    Pour ma part, je me fo.... fiche d'Instagram (qui m'ennuie), je boude mon compte Pinterest car j'ai autres choses à faire (rencontrer des "vrais" gens ??anyone). J'ai même supprimer Twitter (j'ai pas de besoin de gloser en 140 caractères sur mon camembert ou ce que je vois à la télé, mais j'ai pas la télé alors !!) et j'hésite à supprimer Facebook (me fous de savoir que machin est bourré ou que bidule trompe chose ou est d'humeur morose....). Bon ok je caricature, à dessein, tu me connais !
    Par contre You Tube ou autres, je prends.
    Je te laisse aussi les paillettes hein !

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    1. Complètement d'accord avec toi : ce n'est pas le matos qui fait la photo. C'est l'oeil et le coeur qui sont derrière l'objectif.
      Je comprends à 180 % ta position sur les réseaux sociaux, tu ne caricature pas tant que ça :) Et finalement, le temps qu'on y passe est du temps manqué autour d'un vrai café avec nos amis en chair et en os.
      Merci pour les paillettes : tu verrais la provision que je suis en train de faire... c'est effrayant. Je me fais peur à moi-même.

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