Vers la fin des blogs mode ?

D'abord Clara, The Working Girl, puis Walinette, The Beauty and the Geek, ont annoncé la fin de l'aventure. Clara stoppe son blog et se consacre à Instagram, Walinette arrête son activité de blogueuse pro pour reprendre des études et changer de voie. Deux poids lourds de la blogosphère tournent la page. Est-ce la fin (souvent annoncée) des blogs de mode tels qu'ils ont prospéré ?


Dans ses mémoires, la journaliste Janie Samet (merci Isabelle!), souligne très justement la violence du milieu de la mode. Un monde où l'on se tolère mais où l'on ne s'aime pas, résume-t-elle en parlant des couturiers. Poussée aujourd'hui par la rapidité du digital, l'exigence de rendement, la concurrence mondiale, assaisonnée à l'ego et l'inconscience des artistes que sont beaucoup de créateurs, cette violence s'est décuplée. Elle est explosive. Elle a entraîné les blogueuses, des filles comme vous et moi, dans une spirale un peu folle et qui finit par être dénuée de sens, un monde où l'on est réduit à ce que l'on fait vendre. Elles s'amusaient, étaient hors système et elles représentaient une curiosité pour le milieu de la mode (et du marketing!), toujours friand de nouveaux jouets. Le système les a rattrapées, récupérées, exploitées, reformatées. Beaucoup de lectrices ont trouvé qu'elles perdaient de leur âme, les blogueuses aussi se sont fatiguées d'être prises pour des pages de pub à prix cassé. Ce qu'elles ont gagné en boulot, elles l'ont perdu en plaisir.

Ce qui ne manque pas de piquant, c'est que ces deux pionnières disent stop quand les magazines acceptent enfin les blogs, non comme une concurrence mais comme un complément et les valorisent. Il aura fallu 8 ou 9 ans... Le temps médiatique s'est accéléré mais la presse reste le plus immobiliste de tous les secteurs. Ce qui est sûr, c'est que la crise est passé par là, et bien d'autres choses : l'expansion de la Chine, du Brésil, l'émergence de nouvelles marques grâce au crowdfunding, la montée du DIY, les scandales des ceintures irradiées ou des ateliers qui s'écroulent, nos porte-monnaies qui ont rétrécis, l'envolé des prix, le turn over hystérique des directeurs artistiques des grandes maisons qui jettent l'éponge ou qu'on jette après deux saisons, l'utilisation, jusqu'à la nausée, justement de ce mot maison devenu une coquille vide, usent la mode, nous usent.

Géraldine, de Café Mode et Lise, de Tendances de Mode, parlaient il y a quelques mois de leur lassitude devant les collections de plus rapides, les tendances qui se démodent avant qu'on ait eu le temps de les apprécier et de se les approprier, l'hystérie de chaque fashion week, bref, un ras le bol certain du fameux fashion circus épinglé par Suzy Menkes. De leur intérêt grandissant pour la décoration, la cuisine...

Sur les blogs et Instagram, la décoration et la cuisine sont en train de concurrencer sévèrement les fringues. Ces deux disciplines ont pourtant largement puisé dans la mode pour devenir désirables. La styliste de Maison de Vacances et celle de Vox populi, par exemple, travaillaient dans le vêtement. C'est là qu'elles ont puisé l'idée de collections, de customisation. "On a construit nos lignes d'accessoires et de linge de maison comme des collections de vêtements, m'expliquait en septembre le directeur de Maison de Vacances.  On voulait que nos clients puissent acheter quelques coussins ou du linge une année, puis les compléter par d'autres pièces l'année suivante, qui viendraient s'y ajouter comme on enrichit une garde-robe."

photo : Maison de Vacances
La cuisine mise de plus en plus sur la présentation. Pas une gargote ne servirait son bourguignon made in Métro en vrac dans votre assiette. Non, il sera savamment installé sur un lit de patates, avec du persil et du cumin pour faire joli. Même si c'est dégueulasse, il faut que chaque assiette ressemble à une vitrine Hermès.

La décoration est le domaine qui garde encore le plus de secret. Qui peut nommer trois éditeurs de tissus ? Cinq architectes ? Dix décorateurs d'intérieur (Valérie Damidot n'entre pas dans la catégorie...) ? Pour beaucoup, la décoration est un territoire encore vierge à découvrir. C'est aussi un art qui se partage, comme la cuisine, contrairement à la mode qui est "un art pour soi".

Je crois que la mode, en perdant son mystère, a perdu son attrait. Un vêtement n’est pas toujours fait pour être porté, il peut être symbole, rêve, oubli, souvenir, emblème. Mais voilà, en 2014, n'importe qui peut acheter n'importe quoi et forcément, s'en lasse aussi vite. La démocratisation du luxe est un leurre, c’est à la mode ce que le porno est à la vie sentimentale : une exception déformante. Quand l'exceptionnel devient banal, où est le sel ?

Lise souhaite que Alaïa défile à nouveau, je ne le souhaite pas. Les défilés ont perdu leur magie. "Aujourd'hui, tout est accessible, tout est gratuit," me disait il y a une semaine Isabelle du blog Accro de la Mode. Il y a 15 ans, on achetait deux fois par an des magazines hors de prix pour avoir les collections." Elle n'était pas en mode "C'était mieux avant", ce n'est pas le genre d'Isabelle, et je ne le dirais pas non plus. C'était juste un constat. Et c'est vrai qu'il y a 15 ans, j'achetais religieusement mes Officiels 1000 Modèles deux fois par an, avec mes copines créatrices, on bavait pendant 6 mois en attendant les défilés et on rêvait ensuite pendant 6 mois sur nos pages écornées.

Aujourd'hui, le bon côté, c'est qu'on a tous accès à tout et qu'on découvre des territoires inconnus, ce qui est toujours sain et inspirant. Le mauvais, c'est qu'on devient de plus en plus exigeant (encore plus de nouveautés, encore plus vite mises en ligne) et qu'on est noyé. Qu'on exige du portable là où il s'agissait d'inspiration. Et vice-versa. Qu'on compare tout, même ce qui n'est pas comparable : Vuitton et Hermès, Dior et Chanel, H&M et Givenchy. Tout se mélange et les maisons ne sont plus que des noms, des logos, avec des directeurs artistiques interchangeables. Seul le prix surnage.

On peut presque toutes s'offrir un accessoire Vuitton, alors que c'était le graal d'une vie il y a 30 ans. Une fois qu'on a le portefeuille, le sac, l'écharpe, on veut la collection d'après. Et encore une. Plus drôle. Plus folle. Plus insolite. Mais est-ce qu'on rêve encore ? Je ne sais pas. Je n'en suis pas sûre. On ressemble à nos gosses qui reçoivent 12 cadeaux à Noël et qui s'en lassent au bout de 24 heures. Azzedine Alaïa garde un peu de son mystère grâce à cette rareté, ce silence. Merci, monsieur Alaïa. Aurait-on envie de lui s'il s'affichait chez H&M et dans toutes les pages shoppings ? Je n'en suis pas certaine.

Ce qui est sûr, c'est que la mode va devoir ralentir et le luxe, revoir sa copie. La crise que les grands groupes ont rencontré en Chine et qu'ils craignent en Russie ne sont qu'un retour de bâton. Pour survivre, ils seront obligés à moyen terme, de se tourner vers l'Amérique du Sud et l'Afrique. Des continents qu'ils méprisent royalement et qui sont si riches de traditions, de culture, d'artisanat, de beauté.

Edit : un twitto m'a fait remarquer que je ne répondais pas à la question du titre. C'est vrai, mais je préfère réfléchir à ce qu'elle implique. Et Balibulle apportait déjà quelques éléments de réponse dans ce billet de 2011.

stelda

29 commentaires:

  1. Merci de cette analyse fine et qui remet certaines choses en perspectives...

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    1. Je n'ai pas l'impression qu'elle soit très fine, j'ai tout jeté en vrac sur mon clavier :D.

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  2. J’ai trouvé cet article intéressant. J ai vu naitre les BB blogs de Betty et Alix, par ex, et moi aussi j ai commencé mon premier blog en 2007, (je me souviens des Flickr et des discussions sur le forum mode d’au féminin) Pour des raisons personnelles, je n’arrive pas a tenir la distance alors j’arrête et je recommence. Je crois qu’il faut être taillé pour ça, on s’expose au regard, à la critique, à la médisance la plus vaine parfois. Je ne viens pas du tout de ce milieu, pour moi la mode c’est ce que m'a transmis ma mère et mes magazines préférés. Et mon envie de départ était de pouvoir partager mes derniers achats avec d’autres. C’est tout. J ai une culture mode qui s’arrête à mes quelques références. Pou autant, j ai du mal a comprendre l’attitude aussi bien de la presse féminine, que celle des marques qui ont tellement tardé a reconnaitre les blogueuses en tant que telles, malgré le talent indéniable de certaines. Les blogueuses ont toujours été prescriptrices, pas seulement depuis qu’elles sont célèbres, mais pas un média, pas une marque, ne s’est aventuré à le reconnaitre à l’époque. La presse a les snobé tant qu’elle a pu, quant aux marques, c’est seulement lorsqu’elles ont été certaines d’atteindre une forte audience qu’elles se sont manifesté à coups de colis cadeauxxxx, et autres concours alléchants. Et encore, certaines les snobent encore et toujours, comme un parti pris. A ce moment là les blogueuses, ont eu bien raison de prendre leur pouvoir, et chacune a géré comme elle a pu je pense, l’équation délicate, consistant a faire de la pub tout en conservant leur intégrité, leur style vestimentaire tout simplement. Je n’ai pas compris cet acharnement, quant à la pub, aux affiliations etc…, de ces lectrices hargneuses, qui venaient déverser leur venin, à coups de commentaires souvent méchants et gratuits.
    Ces cadeaux étaient un juste retour des choses selon moi, d’une logique implacable, et la pub était de toute façon déjà bien là. Mais je n’irai pas pleurer sur le sort malheureux des blogueuses mode pour autant, loin d’être des victimes... celles qui ont réussi, ne l’ont pas toutes fait dans la joie et la bonne humeur…. et je trouve hypocrite de leur part, de regretter la spontanéité des débuts… l’univers de la blogosphère est lui aussi plutôt impitoyable. A croire la mode c’est moche en fait…. Je vais m’arrêter là car l’article explore bien d’autres pistes et je ne vais pas pondre un roman a 04h30 du matin ! Coco Chanel disait donc « La mode, se démode, le style jamais, …. » Celles qui resteront seront celles ont déjà dépassé le simple blog mode, quelque chose qui tend vers l’artistique…., comme le fait déjà si bien The cherry blossom girl ou Pandora. Alors peut -être l’envie de consommer tendra vers plutôt vers l’idée de sublimer. (Oui je sais je rêve)

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    1. Merci pour ce super commentaire, Élise. Il y a une telle diversité de blogs que c'est difficile d'en parler de façon générale. Les blogueuse qui ont "réussi" ont en effet souvent des talents de styliste, beaucoup de créativité et d'imagination, un oeil ou une plume et elles auraient, je pense, eu leur place dans une rédaction ou un studio. Ce que certaines ont fait, d’ailleurs, et je trouve ça super. 
      L’envie de sublimer, c’était justement le point de départ de la plupart des blogs, avec celle de partager une passion parfois incomprise de leurs proches. Les blogs sont la suite logique des forums, je crois.
      Un point que je regrette le plus (et que je n'ai pas abordé dans l'article), c'est la relation "descendante" instaurée par la majorité des marques, que ce soit en mode ou en beauté, alors qu'il était beaucoup plus intéressant de voir les blogueuse comme des inspiratrices ou un creuset d'avant garde, à consulter un peu comme un bureau de tendance, plutôt que des annonceurs discount. 

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    2. Ce que je reproche aux blogueuses mode, c’est qu’elle parlent toutes de style mais aucune n’en a (du style), elles pensent toutes qu’il suffit de porter des vêtements tendances ou chers ou les deux, mais c’est pas ça avoir du style. Le pire étant le blog d’une célèbre ronde qui écrit sur son blog que le style n’est pas une taille mais une attitude, j’ai toujours cherché son style, je le cherche toujours d’ailleurs. Par contre l’attitude très prétentieuse de cette jeune femme, ça j’a l’ai trouvé très rapidement. Quand on intitule un de ces articles « la bombe » ! sans déconner, on dirait du groland ! nicolas

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    3. C'est pas faux. A l'origine, elles donnaient plutôt des conseils pratiques et des idées pour améliorer à petits prix une tenue basique. Mais je crois que le style est une denrée rare, en fait, et il ne s'apprend pas vraiment. Quant à cette charmante jeune femme, j'avoue partager votre point de vue ^^

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  3. J'ai découvert les blogs mode en même temps que la blogo il y a 4/5 ans, j'avoue que ce ne sont pas ceux qui m'ont fascinés. Je me sens si éloignée de tout ça avec mon éternel jean noir et pull noir (tee shirt noir en été) et mes baskets. Mon rêve ultime en mode? trouver la petite robe noire (lol) pas chère et parfaite. La plupart des noms que tu cites je ne les connais pas (honte sur moi non?) et le seul blog mode que je lis est à peu près le tien (celui de Punky B aussi), manque de temps? surtout manque de corrélation avec mes envies, des choses un peu trop décalées pour moi, un peu trop chères. Dans la déco c'est pareil, les blogs qui ne présentent que de supers intérieurs de 400 m² mini, dont le porte manteau est vendu 4000 euros, ça ne me branche pas, je regarde de temps à autre, amusée, mais c'est loin de mon univers normal voire banal. Ce qui a le plus de succès sur mon blog c'est la rubrique "petites surfaces" réservée aux studios et deux pièces de maximum 50m² environ (là ou je vis moi-même quoi) et qui développent des idées pour gagner de la place en restant jolis. Des intérieurs avec des objets à 3 francs 6 sous dont on peut s'inspirer. La mode c'est pareil...les défilés c'est bien beau, mais inaccessible tant au niveau des prix que de la silhouette (j'avoue ne pas faire un 32/34 et ne pas ressembler à un cintre). Ca fait rêver 5 minutes et on file chez Zara ou H&M trouver le basique à pas cher. Les filles normales aiment les fringues normales sublimées par l'accessoire mode pas cher qu'elles jetteront une fois la saison passée. Je pense que les blogs mode qui ont de l'avenir parleront de ça (de la fashion week également) mais pas seulement des trucs importables et trop chers (la crise est passée par là, alors le Kelly d'Hermès ça sera quand j'aurai 60 ans et encore). En déco même combat, on a pas envie d'avoir un intérieur catalogue ikea, mais les prix ikea oui...et les blogs qui auront de plus en plus d'audience parleront de cette déco accessible, jolie, pas chère et reproductible dans des intérieurs normaux. Voilà mon ressenti. Je ne crois pas à la mort des blogs mode, mais d'un certain type de blogs mode, comme ça sera le cas dans la déco.

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    1. C’est en effet pour ça que je te suis ☺. Les intérieurs grandiloquent ne me font pas rêver, peut-être parce que j’ai découvert la décoration grâce à une amie qui faisait des merveilles avec 3 bouts de ficelles mais un goût et une envie de créer un lieu incroyables. tu aimes les blogs un peu différents, vraiment, Accro de la Mode, Café Mode et Tendances de Mode valent le détour. Les 3 sont tenus par des filles super et sont de vrais lieux de discussion, comme le blog Mode Personnelle. Pas de tenues hors de prix, de billets sponso, juste des analyses et des conseils de style.

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    2. merci pour ces blogs, je file voir ça très vite. Etant donné que tu es ma référence, je te fais une confiance absolue ;)

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    3. Tu me diras après si je mérite toujours ce gentil titre :)

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  4. J'ai lu les articles de Tendances de Mode et de Café Mode, et d'autres aussi sur cette lassitude qu'on ressent, mais aussi cet éloignement, et même d'un certain énervement qu'on éprouve vis à vis de la mode au sens large, et des magazines et des blogs en particulier. Certaines blogueuses ont lâché leur blog pour instagram, tu m'étonnes ! Pourquoi s'emmerder à écrire des articles, faire des belles photos, des recherches, quand on peut se contenter de poster une photo en 1 minute sur instagram et gagner autant de thunes grâce aux affiliations et autres ? C'est cet aspect "page de pub" et "tiroir caisse" qui m'a fait m'éloigner de beaucoup de blogs mode. En beauté je tends de plus en plus vers la slow cosmétique, je pense que pour la mode, je vais faire un peu pareil, acheter des basiques dont je ne me lasse pas, et les accessoiriser de façon plus fun. Moi aussi j'achetais les Officiels spécial collections, ça ne me viendrait plus à l'idée maintenant.
    Désolée pour ce roman, Elisabeth ! Et bon "bout d'an" ;-)

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    1. Non, c'est loin d'être un roman! J'ai été un peu stupéfaite devant la vitesse à laquelle Instagram a pris. Pintesrest est parti aux oubliettes. Je suis très mauvaise en visuel, donc je poste peu, j l'utilise plus comme des clins d'oies mais c'est certain que pour des marques ou certaines blagueuses, c'est l'idéal.
      Merci pour ton joli souhait, Gaëlle. Et vive la slow cosmétique!

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  5. Je trouve que cet article pose plein de questions intéressantes, tellement qu’il m’est difficile de réagir sans être frustrée de ne pas pouvoir toutes les aborder !
    Bien entendu il ne faut pas généraliser, je cite les quelques noms que je connais pour illustrer mon propos, et je suis surement à la ramasse car dépassée par ce phénomène en tant que lectrice. Mais il est certains que le talent conjugué, d’auteur, de styliste, photographe, maquilleuse, rend la blogueuse mode polyvalente et certainement plus à même de saisir l’air du temps que certaines journalistes. Internet offre une réactivité qui manque à la presse féminine Cette petite brise, cette bouffée d’air frais on en avait besoin nous, moi, la fille lambda. Les magazines féminins sont parfois si loin de nous ! Ce microcosme de professionnels du monde de la mode se tire une balle dans le pied a vouloir freiner l’évolution de ces filles.. Celles qui ont réussi à faire leur place dans le « milieu » l’ont donc entièrement mérité. Alors Bravo a elles ! Parce qu’il en aura fallu du courage pour s’être lancé dans cette aventure, a l’époque personne ne savait ce que le blog deviendrait ! S’exposer de cette façon, moi j’admire. Surtout que c’est souvent fait avec un vrai contenu, un propos et une certaine pertinence. Du talent. Et puis quel travail ! Derrière un post se cachent des heures et des heures de boulot. Alors quelle injustice de la part de la presse de nier cette réalité là. Ce sont effectivement loin de n’être que des porte manteaux. Elles cumulent les savoirs faire. Alors qui pourra blâmer celles qui par lassitude de ne pas être reconnus a leur juste valeur, qui se contentent d’un instagram, ou qui se tournent vers d’autres horizons ?! Quant a la question du choix des marques, et des prix qui vont avec, pour ma part je lis une dizaine de blogs, certains m’inspirent dans mes choix vestimentaires, d’autres me font juste rêver. Et jm bien ça moi rêver ! :)

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    1. La presse féminine a pourtant été la première à se mettre sur Internet, avant les magazines et les journaux d'infos. Il y a eu un hic quelques part, je pense, les féminins ont tenté de concurrencer les blagueuses sur leur terrain au lieu de développer leurs valeur ajoutée (reportage, portrait, etc) face aux blogueuses. Pour moi, c'est L'Express Styles qui a le mieux tiré son épingle du jeu (peut-être parce que justement, c'est une journaliste issue d'un blog qui a pris la tête du site) en fédérant une communauté de contributeurs et en se distinguant assez clairement du support papier. Et le Daily Elle, en se distinguant clairement de ELLE.fr.

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  6. J'achète les catalogue de défilé 2 fois par an pour avoir les tendances et lit beaucoup de blog mode (pas seulement les grosses pointures) pour connaitre les envies du moment. Je fais cela pour le travail mais parfois, je n'en fait qu'à ma tête et travail avec des marques qui ont une ligne propre à elle.
    Le monde de la blogo n'est pas facile comme le rythme à tenir. Perso, je trouve cela super dur.

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    1. Tu as raison, c'est bien de sortir un peu des tendances :).

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  7. Je connais mal la blogo mode, mais je trouve cet article très intéressant et il éclaire certains points !

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  8. Qu'est ce c'est, de quoi ? Un ....blog...mode ? Mais de quoi parles tu là, comprends pas !
    Cette introduction pour exprimer ma perplexité et mon effarement devant ce que la majorité des blogs mode sont devenus depuis environ 3 ou 4 ans (du moins en France, aux US c'est dix fois amplifié et, parfois, pire) : des vitrines rutilantes plus ou moins professionnelles, plus ou moins bien écrites (le fait de porter des fringues chères, d'avoir du pognon et fréquenter les happy few ne donne pas à certaines, hélas, l'opportunité de "bien parler France", no comment), plus ou moins redondantes, qui fourmillent de concours, de marques dont on a tien à f...aire et tutti quanti. Clara a disparu : m'en fout et bon vent à elle ! Je choque ? C'est mon but. Pour moi, avec Betty, elle incarnait le dévoiement absolu du système du blog. Elle par sa surenchère de fringues toutes plus chères les unes que les autres (un blog pour les working girls, non mais quelle rigolade). Quant à Betty, c'est un beau catalogue publicitaire maintenant....Il va sans dire que ces deux blogs ne faisaient plus partie de mes lectures depuis longtemps.
    Le truc c'est que depuis 2 ou 3 ans le hiatus qui s'est formé entre blogeuses mode et leur lectorat s'est creusé, agrandit : un abîme parfois. Certes il faut évoluer, apprendre, se professionnaliser aussi si besoin mais, comme pour de nombreuses choses, on ne se rend pas compte que le lectorat ne va pas aussi vite que les bloggeurs et leurs donneurs d'ordre. La masse quoi, et qui ose se rebeller en plus, les ingrats ! D'où certaines remarques ou désamours, même si, bien sur, les concours attirent toujours autant : on ne refera pas l'être humain, s'il s'agit de gagner un truc, même merdi...e, il est toujours présent et ça fourni du trafic ! Ah ça faisait longtemps que je n'avais pas râlé tiens ! Je suivais Walinette depuis bien avant sa grossesse, encore dans ses balbutiements bloguesques en quelque sorte, et, comme de nombreuses autres, je n'ai pas aimé ce qu'elle était devenu, trop loin, trop fake, trop superficielle, trop dans la conso. Elle même l'a reconnu.

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    1. Je lisais régulièrement Working Girl à ses débuts, parce qu'elle était justement la seule blagueuse de plus de 30 ans et postait des tenues simples et un peu twistées dans lesquelles je pouvais me reconnaître. Et puis, les choses ont changé ;)

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  9. La suite, j'écris trop...
    Ce que je recherche plus que tout, ce n'est plus (ou pas) seulement un blog mode (la Redoute fait ça très bien merci) mais un blog polyvalent, un blog sincère, un blog ouvert, avec des personnes encore capables d'un réel enthousiasme, et non pas de la description dithyrambique de leur dernier voyage payé par bidule (même si très jolie). J'aime bien Eléonore Bridge qui reste authentique avec son ton perso, même si elle a des partenariats. Sinon, il en reste peu de ce style. Je ne peux parler au nom de tous, bien sur, mais assez des bloggeurs qui se disputent pour faire partie des machins award, qui nous mettent leur pages FB ou leurs comptes Twitter ou autre sous le nez, leurs photos avec les partenaires ou autres ... Pour ma part, dans ma banlieue défavorisée (où je me considère comme très privilégiée par rapport au reste de la population), cela ne m’intéresse pas voire m'inspire du mépris. Je n'ai plus de Twitter, par de Instagram, FB rarement. On ne peut revenir en arrière mais il est largement temps de réfléchir, enfin si elles peuvent hein ! Méchante moi ? Meuh non voyons. Ayant eu un blog, sur une courte période (un an), je me rends compte combien s'est chronophage, narcissique et un peu vain également, bien que mon blog parlât de divers sujets, pas seulement la mode, mais de la politique, la ville, mon département, mes chats... Je ne pense pas le ressusciter, pour quelles raisons ? Les commentaires assassins ne sont pas mon but (ben oui j'ai largement passé la trentaine et mon style est assez...direct) et aucun partenaires ne me contacterait, juste pour que j'ai le grand plaisir de l'envoyer ch...er ailleurs (juste je suis frustré d'avance). Peut être suis je has been et alors je revendique ! Mais, Stelda, je te lis toujours avec grand plaisir car ton blog est ta chose et non ta vie, ton exutoire et cela se ressent. Enfin tes articles nous ouvrent souvent d'autres pistes de pensées. Mince un blog qui fait réfléchir !! PS : A mort le capcha !!

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    1. La Redoute a un blog mode ?? Ok, je sors... Le sujet "blog" est vaste parce que c'est un exercice personnel et qu'ils sont très variés. Certains en font leur job, d'autres leur vie... Comme tu le souligne, j'en ai fait un exutoire, d'où son rythme parfois un peu chaotique ces derniers temps : je ne peux écrire que quand j'ai des trucs à vous partager et le temps de le faire bien (ça donne 2 billets/semaine ou 4 billets de suite, bref...).
      Je suis navrée pour le capcha, il est désactivé, pourtant :(.

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  10. Merci pour ce billet si pertinent. Je suis cela de loin (sans doute suis-je plus agée que beaucoup de blogueuses) mais j'ai quand même pu constater l'évolution mercantile de beaucoup de blogs et j'ai déploré la perte de spontanéité. Ceci dit, je crois que l'évolution du monde de la mode et du luxe n'est que le reflet de notre société ... je consomme donc je suis ...

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    1. Quand un blog devient un travail, il n'est jamais totalement libre, forcément. même si c'est un travail bien plus agréable que casser des cailloux dans une mine ou tenir la caisse chez Auchan.

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  11. Et bien moi je trouve que tu y réponds parfaitement
    J'ai le même sentiment que toi, je suis un peu beaucoup désolée de voir cette uniformité sur les blogs et sur IG...
    Mais bon ce n'est qu'une histoire de commerce...
    Gros bisous ma Zelda

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    1. C'est pour ça que je te lis. Je suis tellement fière de toi, Sylvie! Gros bisous

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  12. Est-ce que c'est la mode qui déjante, les collections, les créateurs, les marques ? Ou bien est-ce que c'est nous, en consommateurs assoiffés et insatiables ? Est-ce que c'est l'offre qui tire la demande, ou bien l'inverse ? Tout n'est pas si simple, in fine...

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    1. Toujours cette histoire de la poule et de l'oeuf ;). Certainement un peu des deux, l'un alimentant l'autre.

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  13. Merci pour cet article. Je me demande si ce n'est pas une tendance générale. Dès que le blog flirte avec le secteur marchand, comment échapper à sa logique. A quand une nouvelle voie pour les blogs?
    PS: pas réussi à post via Wordpress alors je signe à l'enseigne : mamandanslezef du blg Maman dans le vent

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