La mode, la mode, la mode...


J'ai l'impression que l'année n'est plus qu'une immense fashion week... Je n'ai pas encore fini de scruter toutes les collections de janvier que la caravane fonçait à Londres, New York... A peine le temps de digérer le défilé Marc Jacobs, de découvrir la Fashion Week off organisée par des marques grandes tailles et hop, tout le monde était à Milan. Fendi, Gucci, sont déjà passés. Ce billet rédigé, MiuMiu et Prada auront certainement remballé leurs colifichets. Et le temps que vous le lisiez, Armani aura effacé Just Cavalli. Ah, non, Armani, ce n'est pas Milan... je ne sais plus.



La semaine prochaine, tout le monde repart à Paris. On sera déjà début mars. Deux mois de mode en intraveineuse.
A chaque fois, 15 mn de présentation, une heure d'excitation (soit le temps de courir vers le défilé suivant), un jour en haut de l'affiche la Une des webzines. Derrière, ou plutôt avant, 3 mois de travail acharné, de nuits blanches qui défilent comme des fantômes. Mark Tungate expliquait qu'un bon défilé est celui qui s'inscrit dans la rétine du lecteur. Un défilé réussi est reconnaissable instantanément, à la première image. A ce jeu-là, Marc Jacobs est actuellement celui qui rafle la mise, avant lui c'était Galliano. Mais jusqu'où peut-on impressionner ?


La mode se démode... on le sait.
Mais parfois on le regrette. Quand un rêve chasse l'autre impitoyablement, quand une silhouette ravissante qui a nécessité des heures de travail ou de réflexion disparaît, engloutie, entre les pages chiffonnées des magazines qui s'entassent sur le bureau. Quand une jeune mannequin a patienté des heures aux portes d'un casting, est restée assise comme une poupée de chiffon qu'on maquille, coiffe, décore, pour 30 secondes de passage à hauts risques sur des talons de 14 cm. Quand un maquilleur brode patiemment de dentelle le visage des filles, un chef d'oeuvre énergiquement effacé au défilé suivant, une heure après,  deux heures après...
Quand les frontières se floutent, que la Haute Couture ressemble à du prêt-à-porter ou que le prêt-à-porter devient couture, quand, vu à Paris, l'américain Marc Jacobs défile aussi à New York, on a le tournis : c'était Marc by Marc, Marc for Vuitton, Marc Jacobs ? on ne sait plus.





 On ne s'est pas encore approprié les escarpins Prada carossés comme des Lamborghini qu'ils sont écrasés par les chaussures en fourrure de Céline. La fourrure l'été, le tulle l'hiver. Les silhouettes se heurtent, se mélangent. On est parfois surpris, souvent blasé.
Comment apprécier une collection sans recul, dans l'instantané ?  La mode n'est plus qu'un gazouillis.
Laissez à nos rêves le temps de flotter...


Volontairement, je n'ai pas mis les noms des créateurs... Saurez-vous identifier les défilés ?

stelda

28 commentaires:

  1. Tu as raison, comme toujours. Trop de défilés tuent les défilés. Je ne suis pas assez experte pour reconnaître les créateurs que tu présentes. En revanche, je trouve que c'est une excellente idée de ne pas les citer, de cette façon, on regarde mieux les tenues. Ton choix est délicieux et présente des silhouettes inspirantes. Merci Stelda.

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    1. C'est en voyant toutes ces belles silhouettes que je me suis dit "c'est trop triste, en juillet, on n'en parlera plus"... Il y a des tenues et des coiffures si belles que je ne m'en lasse pas, je les regarderais des années!

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  2. j'en reconnais pas mal mais c'est vrai que j'ai souvent cette impression quand je lis les magasines, un amas de silhouettes et plus rien n'est vraiment distingué, c'est dommage.

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    1. Ca m'a vraiment attristée hier soir... Je me faisais une session de rattrapage sur Style.com ;-)

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  3. on vit effectivement de manière générale dans un monde qui va vite, qui zappe, qui ne s'attarde pas où tout est surmédiatiser et on arrive à une abérration c'est que ce qui est à la base de la haute couture est presque noyé dans un univers qui ressemble à de la fast fashion, ne suis pas sûre qu'économiquement ce soit très rentable et en même temps, l'argent étant le coeur du système je suppose qu'ils savent ce qu'ils font, et ne même temps ce ne serait pas le premier secteur économique qui s'effondrerait. Mais j'oubliais, on est dans le luxe qui soi disant ne connait pas la crise alors continuons, continuez...

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    1. Tu résumes bien la chose : la haute couture devient fast fashion, alors que c'est antinomique!!

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  4. Tu écris "quand un rêve chasse l'autre", c'est tout à fait ce que je ressens.

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    1. et moi aussi iiii !

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    2. Certaines collections sont si belles ou si inspirées qu'elles mériteraient qu'on puisse s'y attarder... et rêver tranquillement devant ;-)

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  5. c'est Marc Jacobs, la robe bleu canard avec la fourrure? (mon look préféré de toute la série!) . Sinon, je dirais Vuitton por la série avec des chapeaux over sized

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    1. Bingo, c'est Marc Jacobs! J'adore aussi. Mais les chapeaux over sized, c'est DSquared2. Je les ai trouvé excellents cette saison! Un peu bling mais avec du chien.

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  6. Les premières photos me parlent vraiment, vraiment.....
    Gros bisous Stelda

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    1. Oui, Prada est de plus en plus inspirant :)). Gros bisous, Sylvie!

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  7. Je suis bien incapable de te dire qui a fait quoi mais je te rejoins dans l'analyse de cette fuite en avant créatrice qui finit par étourdir avant de lasser !

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    1. Après avoir vu 300 défilés en 2 mois, tu es un peu barbouillé :(

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  8. Hello Stelda,
    Tu as tout à fait raison tout va si vite ! Perso ça fait bien longtemps que ne je suis plus le rythme, merci de me mâcher le travail ;)
    Et sinon gros coup de cœur pour la robe noire avec les imprimés fleuris,
    Bon week-end, bisous ♥

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    1. Je regrette de ne pas avoir le temps de le faire plus souvent :). Mais c'est vrai qu'éplucher des dizaines de défilés, ça prends des heures... Rien que pour ce petit medley, j'y ai passé deux heures! Faut dire que j'avais un sacré retard :)
      Gros bisous, Ellen

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  9. Oui, cela va trop vite, je n'arrive plus à suivre ou plutôt j'ai moins le gout de suivre. T'ayant suivi sur facebook, je vois un peu à qui correspond les visuels.
    Maintenant, je suis d'un œil distrait via les blogs, pinterest et les hors série magazines.

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    1. J'ai acheté le hors-série Collections de Vogue... et je ne l'ai même pas lu!! Pas le temps, plus envie. Peut-être que je les avais déjà trop vues sur internet ? pourtant, sur le papier, on prend plus le temps de regarder les détails.

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  10. Tu as bien raison j'ai l'impression d'entendre le mot Fashion week toutes les semaines ça en devient ridicule, du coup j'ai un mal fou à suivre. Je me dis souvent mais "c'est quoi qu'ils présentent là printemps, été, hivers ????" je ne sais plus où on en est parfois !
    Bises

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  11. Je suis d'accord avec toi. On ne peut plus prendre le temps d'apprécier, de savourer ... les profits et la vitesse prennent le dessus, et on peut se demander quel sens prennent la mode et la Haute Couture aujourd'hui. On pourrait aussi se demander si les couturiers et les médias peuvent toujours décider et imposer ce rythme, et si le public et les amateurs de mode ne pourraient pas imposer d'une certaine façon leur propre rythme ...

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    1. Je pense que ce sont les clients qui imposent ce rythme... ils réclament des nouveautés chaque semaine. Or Lanvin n'est pas Zara...

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  12. Une bien jolie sélection... Je suis assez d'accord, trop de tout, tout le temps. C'est comme certains sites (rien à voir... c'est pas grave..) qui proposent de superbes pièces, mais quand tu veux choisir des escarpins, il y a 852 paires qui s'affichent. Trop, trop, trop. Il y a trop peu de sites qui font des sélections un peu pointues, où l'on ne se noie pas dans un choix trop large, qui mêle belle pièces et horreurs vulgaires...C'est bien dommage. C'est à mes yeux un peu pareil pour les créateurs et leurs défilés...

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    1. Ca, c'est vrai! Je préfère les boutiques où il y a peu et trèèèès bien choisi. Des sites comme l'Exception tendent vers ça et c'est chouette.

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    2. Je ne connaissais pas ! Magnifique ce site...merci pour l'adresse !!

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  13. Ca va trop vite, ça s'enchaine et du coup on ne suis plus... Finalement ça en devient banal, en temps que simple amatrice spectatrice je ressens moins cette attente, cette excitation que je pouvais avoir il y a quelques années.

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  14. Oui, vous avez raison, ça file le vertige. Je me sens larguée car je n'ai plus le temps de lire Vogue ou l'Officiel. Je n'ai pas le souvenir que c'était si compliqué, pourtant, quand j'étais ado ;-). Peut-être également que le support vidéo, internet, nous donnent tellement d'informations qu'on ne sait plus où donner de la tête. N.

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