Une bonne journaliste est une journaliste qui s'extasie

défilé Saint Laurent Eté 2013

Après Dior, passons au cas d'YSL, dont le directeur artistique a clairement pris la grosse tête.
J'ai adoré la collection, très féminine, terriblement 70's et clairement Saint-Laurent ; je l'ai adoré parce qu'elle me parlait, que j'aimerai la porter et que ce sont des matières (mousseline, daim, satin de coton) qui me plaisent. Mais objectivement, comme le soulignait Véronique, c'est vrai qu'il n'y avait pas grand chose de neuf sous le soleil. Il est donc tout à fait logique que certaines journalistes de mode l'aient un peu rappelé à l'ordre. 

Dans un premier temps, on a pu lire ce type d'éloges :

"C'est merveilleux! Cette maison est enfin sauvée après avoir été si malmenée pendant plus de dix ans par Tom Ford et Stefano Pilati", a déclaré Pierre Bergé, toujours aussi perfide. "Slimane est le digne successeur d'Yves. Il sait jouer avec les codes, avec l'ADN de Saint Laurent, sans le copier, il le modernise vraiment". 
Du Saint Laurent moderne et rock'n'roll Assise à côté de lui au premier rang, Valérie Trierweiler, la compagne du président François Hollande, était émerveillée par "les robes époustouflantes de beauté" et "l'élégance des ensembles pantalons". "C'est sublime, exactement ce que j'aime", a-t-elle confié. "C'est du Saint Laurent, mais moderne, et en même temps, très rock'n'roll", a pour sa part jugé l'actrice américaine Salma Hayek -épouse de François-Henri Pinault, à la tête du groupe PPR propriétaire de Saint Laurent Paris- auNew York Times  
D'autres créateurs de mode étaient venus assister au show. L'Américaine Diane von Furstenberg a déclaré: "Je m'identifie complètement et je pense qu'il a fait un travail formidable."Peter Dundas, le designer d'Emilio Pucci, a osé une pointe d'humour: "Je trouve qu'il y avait de très jolies pièces. Si j'étais une femme, j'aurais aimé ressembler à ça. Ca me rappelle une fumerie d'opium." Certaines journalistes soulignent l'aura contemporaine de cette collection, comme Ilaria Casati du Elle, qui observe "une grammaire stylistique si jeune et intemporelle qu'elle paraît encore aujourd'hui dans l'air du temps." Pour Olivier Wickerd'Obsession, la ligne est "portable, avec cette touche d'arrogance qui fait monter le désir." L'historienne Florence Muller affirme qu'"Hedi Slimane a traversé toute l'histoire Saint Laurent et en a fait quelque chose pour aujourd'hui". Sur Twitter, Valérie Toranian, directrice de la rédaction du magazine Elle, remarque "un exercice de style fascinant". "Et quelque chose de simple, aussi. Une espèce d'évidence", lui répond Sophie Fontanel, rédactrice en chef du DailyElle.  
"Ce n'était pas une rupture brutale avec le passé" D'autres se réjouissent qu'Hedi Slimane ait décidé de puiser dans les archives YSL. "Il est resté très respectueux de la marque. Cela ressemblait plus à un best-of des meilleurs tubes qu'à un nouveau single. Mais il va sûrement monter le volume dans les saisons à venir. En attendant, ces vêtements auront fière allure à Los Angeles", avance Booth Moore du LA Times. "Contrairement à ce que certains avaient envisagé, ce n'était pas une rupture brutale avec le passé, mais plutôt un redémarrage étonnament respectueux de tout ce qu'Yves Saint Laurent a fait pour les filles des 1970's", écrit Sarah Mower du Vogue US.  Tim Blanks de Style.com considère que "c'était une façon étrange de rendre hommage à l'un des héritages les plus incontestables de la mode, mais cela semblait en parfaite adéquation avec ce qu'on pourrait légitimement appeler l'obession californienne de Slimane." "A-t-il chamboulé le lexique Saint Laurent?", s'interroge le WWD. "Pas du tout. Au contraire, il lui a rendu hommage avec le filtre de sa vision rock." "C'était un bon début", conclu Jessica Bumpus du Vogue UK. "La seule chose que nous devons faire à présent, c'est lui accorder plus de temps". source : l'Express
défilé Saint Laurent, Eté 2013

Côté journalistes, certaines sont tout à fait admiratives et c'est tant mieux. Mais ouvrir le bal des éloges par la famille YSL, c'est un peu grotesque, non ? L'avis de Madame Trietweiller nous indiffère comme notre première socquette. On peut se douter que la belle-fille de Pinault ne va pas descendre le chouchou de Beau-Papa, Pierre Bergé manque d'objectivité mais on ne peut pas lui en vouloir, Tom Ford lui ayant fait subir un véritable martyr moral (tout en ayant tout de même méchamment remis YSL sur le devant de la scène).
Mais là où ça devient grave, c'est lorsqu'on pourrit ceux qui expriment leur déception. C'est pourtant ce qu'a fait ce cher Heidi quand certaines voix ont osé chanter autre chose que ses louanges. C'est leur droit le plus strict et c'est tout à leur honneur d'avoir une vision plus large que leur préférences personnelles. Et puis, c'est aussi leur travail, celui qui leur évite de devenir de simples rédactrices pompant du communiqué de presse au km.
Oui, mais ça n'a pas plu à Mr Slimane. Son Altesse ne supporte pas la critique. Qu'on se le dise, une bonne journaliste est une journaliste qui n'a pas de libre arbitre.
"Cathy Horyn est une terreur des bacs à sable doublée d'une comédienne de stand-up", écrit Hedi Slimane dans une lettre ouverte mise en lien sur Twitter, le mardi 2 octobre 2012. Intitulé "Mon Times, mademoiselle Cathy, liberté de la presse" (reprenant la typographie du New York Times), son courrier virtuel, qui fait suite au compte-rendu de la journaliste de mode américaine, emploie un ton sarcastique. "En ce qui me concerne, elle n'obtiendra jamais de siège chez Saint Laurent, mais pourra en avoir deux pour le prix d'un chez Dior", affirme-t-il. "Je n'ai pas peur des observations, mais elles doivent venir d'une critique de mode, pas d'une attachée de presse masquée", précise-t-il, revanchard. 
Anticipant la reprise dans les médias de sa diatribe, le nouveau directeur artistique de la maison parisienne n'oublie pas de glisser, en guise de conclusion: "Et d'ailleurs, venez visiter notre nouveau site Internet, YSL.com". 
"C'est tout simplement une absurdité ["silly nonsense"]", a réagi le soir-même Cathy Horyn dans le Women's Wear DailySur son blog, On the Runway, elle dénonce "une rancune vieille de huit ans", qui serait selon-elle causée par un de ses compte-rendus paru en 2004. "En résumé, je disais que sans les costumes slim et les casting sauvages de Raf Simons, il n'y aurait pas eu d'Hedi Slimane. Comme il n'y aurait certainement pas eu de Raf Simons sans Helmut Lang. La mode se développe un peu comme un "héritage génétique"."  
Déplorant ne pas avoir été invitée au défilé Saint Laurent printemps-été 2013, elle a malgré tout rédigé un compte-rendu en se basant sur les photos de son ordinateur. "Cette collection était une vision agréable mais figée d'une nénette bohème ["bohemian chick"] du Chateau Marmont ou de St-Tropez. J'en attendais plus. J'ai eu l'impression que ses vêtements étaient déconnectés de la mode de ces dernières années." 
"Qui a imaginé cette stratégie? Zoolander?" 
Alors que la plupart des critiques publiées le lendemain du show du 1er octobre dernier étaient unanimes, quelques voix s'élèvent désormais pour dénoncer les prétendues méthodes abusives du service de presse de la marque. Selon Imran Ahmed, rédacteur en chef de Business of Fashion, les attachées de presse auraient exigé un droit de relecture sur ses articles. "Quand nous avons poliment refusé d'apporter des corrections, nous avons reçu cet e-mail: 'Ce n'est pas correct. Nous ne pourrons dorénavant plus collaborer avec vous.' De toute ma carrière, je n'avais jamais dû faire face à ce genre d'ultimatum. Ces attachées de presse semblent penser que les médias doivent exclusivement leur servir de porte-parole", dénonce-t-il sur son site
Dans le TelegraphLisa Armstrong, invitée au défilé, s'interroge avec humour: "Qui a imaginé cette stratégie de communication?Andy MurrayAsma Al-Assad? Zoolander?". "J'aimerais pouvoir constater de mes propres yeux son évolution au sein de la maison. Mais à en juger par sa crainte maladive de la critique objective, sous quelque forme que ce soit, j'ai peur de ne jamais être réinvitée", regrette-t-elle. 
Sa consoeur Laura Craik, journaliste mode du Times of London, s'est quant à elle sentie "très mal accueillie". "Je comprends qu'il chouchoute ses amis [allusion à Pierre Bergé, Betty Catroux et Kate Moss assis au premier rang ce soir-là], mais je ne peux pas concevoir que le personnel d'YSL ait été aussi désagréable. S'il-vous-plaît, ne me bannissez pas de votre prochain défilé, parce que j'ai vraiment envie de le voir. Nous en avons tous envie. Nous vous aimons, même si vous nous traitez comme des chiens." source : l'Express
Alors après les baffes et les noms d'oiseaux, voilà qu'on atteint le summum de la classe. Même si c'est douloureux d'entendre des critiques négatives, ce sont aussi celles-ci qui évitent d'avoir un melon gros comme une soucoupe volante et de ronronner bien au chaud dans sa robe de chambre (et ses slippers), non ? Si ça continue, le petit père Slimane va nous pondre une collection de robes-tabliers et se rouler par terre s'il n'obtient pas dans la foulée l'Ordre des Arts et des Lettres. Heureusement que ce monsieur n'est pas Premier Ministre, ça virerait vite à la dictature.
Je trouve la phrase de Laura Craik terrible ; en mode comme en politique ou en tout autre chose, le journaliste a le droit de penser par lui-même sans avoir à s'en excuser. D'autant que la critique de Cathy Horyn est très juste : oui, ça manque terriblement de modernité (j'adore, j'adore, j'adore mais je suis lucide, hein!!).
Je regrette de n'avoir pas eu le temps de regarder tous les défilés des "petits" créateurs lors de cette fête à neuneu qu'est devenu la Fashion Week ; je pense que beaucoup d'entre eux méritaient plus d'attention que ces grenouilles qui deviennent aussi grosses que des boeufs et finissent par nous faire un effet bôf. 
Je crois qu'il est temps de clore ce chapitre un peu nauséabond et de retourner vite, vite à notre mode à nous, celle qui nous fait rêver et rire...

stelda

33 commentaires:

  1. Quel drôle de monde !! Ça fait cours de récréation de maternelle quand même!

    Merci pour ce post fort bien écrit!

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    1. C'est tout sauf classieux, en effet. Merci pour ce gentil commentaire, Chantal :)

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  2. Encore un très bel article et tellement vrai. Le monde de la mode est surprenant n'est ce pas ? Je m'en vais de ce pas voter pour toi. Bises

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    1. Il me surprend toujours ;-) Merci Dame Skarlette, bisous et bonne soirée

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  3. Vaste sujet que Slimane. La première chose que je voulais dire c'est que leur attachée de presse devrait interdire la collection à Valérie... Rien de plus mauvais pour cette collection vaporeuse que d'avoir une cliente célèbre en forme de bûcheronne: ça n'ira pas du tout. (Pardon, ça m'a échappé, il va falloir que je me surveille, un peu comme les journalistes).

    Ensuite, quand on récupère une maison en plein crash financier, je crois qu'on commence par faire une collection vendable. Et ça Heidi ne s'y est pas trompé. C'est ce qu'on lui a demandé. Il n'y a pas d'innovation du tout, mais d'un point de vue tout personnel, je m'exprimerai de la même façon que V. "c'est exactement ce que j'aime" (mais ça m'irait mieux à moi).

    Quand à l'héritage du génie, nous verrons, s'il y en a un en dehors des clins d'oeils historiques, car déplacer les studios à L.A, faire de la femme pour la première fois, avoir des difficultés avec la couleur, et ne pas avoir designé depuis un paquet d'années, c'est un peu l'épreuve du feu. Même quand on s'appelle Slimane.

    En tout cas je m'attend à bien rigoler et à avoir plein de ragots incroyables, car il est incroyable ce garçon.

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    1. C'est évident qu'il a eu raison de faire une collection très vendeuse (la preuve, on en voudrait bien, toi et moi!). Plus vendeuse que Dior, c'est sûr.
      Pour le génie, je n'en ai jamais trouvé à Slimane mais bon, je ne suis pas une experte non plus ;-). En revanche, j'aimerais bien en savoir plus ce côté "incroyable" : incroyable comment ?! tu titilles ma curiosité :))

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    2. Quant à Valérie T., j'avoue m'être un peu auto-censurée, sur ce coup-là :D

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    3. Ahaha, c'est un ca-pri-cieux. On va bien s'amuser )

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  4. j'ai bien rigolé, tu as failli écrire "Valérie Twitt-Weiller", au début de ton post

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    1. Oups, ce lapsus terrible :D!! je ne corrige pas, c'est trop marrant.

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  5. Pour suivre cette semaine frénétique, je préfère lire tes résumé ou l'essentiel est dit sans langue de bois et avec de l'humour.

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  6. Aaaaaah Le cas Horyn...Je crois que c'est elle qui a chopé le melon! Depuis le début de la fashion week elle a cumulé les bourdes verbales sur les designers et s'est mis à dos les poids lourds du business (exemple: comparer Oscar de la Renta à un hot dog...). Je crois que c'est plus ses critiques dignes d'un échotier qui vend du photo de seins nus de Kate Middleton que la liberté de la presse que visait Hedi Slimane. Qui aujourd'hui ose critiquer la façon de travailler plus qu'opaques de ces toutes puissantes (croient-elles) rédactrices? Dans ce cas en particulier, peu de journalistes se sont penchés sur la qualité du travail de Kathy Horyn dont le grand truc depuis plusieurs saisons est de balancer un pavé bien lourd et peu travaillé dans la toute petite mare mode, espère que cela fasse des vagues et si un peu de vase remonte c'est mieux...Plus de lecteurs liront son papier. Pfff, le marketing sous couvert d'intégrité journalistique est d'un ennui mortel!

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    1. Mouahhh, j'avais oublié le coup du hot-dog, en effet! Pour le reste, il n'empêche que Saint Laurent semble avoir des méthodes peu courtoises et pas seulement à l'égard de Cathy Horyn puisque d'autres rédactions s'en plaignent. Quant à la réaction de Slimane face à Cathy Horyn (compétente ou non), elle relève de la grossièreté la plus absolue. Pour un peu, il la traitait de grosse vache.
      Quant tu as un minimum de finesse, tu remets les gens à leur place plus finement qu'en les traitant de sale gosse (surtout en public)

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    2. Oui, tu as raison. H.Slimane a manqué d'élégance et d'intelligence, ça ne colle pas ni avec l'univers ni la maison qu'il défend.

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    3. Tout fout le camp, ma pauv' dame :D

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  7. écoute comme d'hab, tu m'apprends tout plein de choses, des coulisses dont on n'entend pas parler, et tellement de choses qui paraissent assez ridicules ! tu as raison, je préfère notre mode à nous !

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  8. waois un peu ecoeurant tout ça, ça me fait penser au monde du spectacle que je connais bien et la presse qui est maître absolue de tout :) Comme tu dis,passons à autre chose
    bises et merci pour ces infos !

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    1. Je ne connais pas bien le monde du spectacle mais je suis souvent horrifiée en lisant des critiques dithyrambiques sur un film ou une pièce nul mais "arty" :)
      Bisous et à très vite pour rire de tout cela!

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  9. Hello Stelda,
    C'est excellent, on dirait trop des pinailleries de blogueuses aigries ;-)
    Je n'ai pas tout vu mais sans m'étonner, cette collection me plaît parce que justement elle ne me déroute pas.
    Effectivement, il faudra voir dans le temps ce que cette collaboration donne.
    Bises et belle semaine <3

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    1. Hé oui! quand je pense qu'on disait que les blogueuses n'avaient aucune légitimité à parler mode :D
      Bises et très bonne semaine à toi également, Ellen

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  10. Je suis bien d'accord avec vous, comment progresser si on musèle les critiques et qu'on accepte n'importe qui au défilé au premièr rang ???
    Chouette article
    Bravo
    Bisous
    A voté

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  11. C'est hallucinant de voir des journalistes privées de leur objectivité... Hedi Slimane a l'air terriblement arrogant et ne sort pas grandi de cette histoire... Et en effet, je pense que l'on devrait se concentrer sur les défilés qui en valent la peine :) bisous!

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    1. Je ne pense pas qu'il ait réfléchi une seconde au tort que cela lui fait en effet. Allez, la prochaine fois, retour aux petits qui mériteraient d'être dans la cour des grands :))

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  12. Valérie { Atelier rue verte }8 octobre 2012 à 15:34

    Encore un article captivant m^me si je ne suis pas de près les défilés et les coulisses du monde de la mode, je pense que ton jugement est juste et que les journalistes doivent donner leur avis , sans langue de bois tout en restant correct tout de même... BISES +1

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  13. Vraiment très intéressant ton article et toujours ce même plaisir de te lire à mon retour.
    Pleins de gros bisous ma belle

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  14. Moi qui pensait qu'être journaliste de mode était plus facile que journaliste d'actu, finalement le métier devient de plus en plus difficile partout. C'est fou quand même de ne pas admettre la moindre critique, surtout qu'on plaît rarement (jamais ?) à tout le monde. Ca me fait penser un peu à ces pseudos journalistes beauté qui encensent un produit (sans donner les points négatifs) sous peine d'être rayées de la liste des privilégiées les recevant gratos.

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    1. Je pense que ce n'est pas limité au journalisme : il est de plus en plus difficile de donner son avis en entreprise, on te demande de pédaler dans le sens du vent et de te taire (ça aide sans doute à pédaler plus vite!).
      C'est une attitude que l'on voit aussi de plus en plus chez certaines bloggeuses beauté, hélas!

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