La grande Coco




La grande Coco... A l'heure du politiquement correct, quand Galliano se fait virer de Dior, la mère Chanel aurait fini au Pôle Emploi! 
Je déteste la femme, j'admire la styliste.

Gabrielle Chanel : une femme dure, arriviste. De petite condition, comme on disait à l'époque, elle était ambitieuse. N'avait aucun respect pour les autres, hormis les grands de ce monde. 

Assez ambitieuse pour tenter de spolier la famille Wertheimer, qui avait financé le lancement des parfums Chanel et à qui elle devait reverser 90 % du chiffre d'affaire. Ce qui la faisait enrager. Pour gratter 3 sous, elle était prête à envoyer une famille en camp de concentration. Pas vraiment digne de la grande dame pour laquelle elle aimait à se faire passer.

Assez dure pour fermer sa Maison sur un coup de tête, au début de la Deuxième Guerre et mettre ses 4 000 ouvrières sur le carreau. Sans états d'âme.


Son style tout entier est une vengeance sur les femmes de son époque : elle n'avait rien d'une cocotte, les décriait... parce que les plumes et les corsets hurlaient sur son physique androgyne. Futée, la Coco décida de créer un style qui la mettrait en valeur ; d'un coup de ciseau, elle transforma toutes les autres cocottes en volailles ridicules.

Coco, c'est l'antithèse de la mère. Son style, d'ailleurs, est rarement porté par les nounous. 
Une femme habillée en Chanel ? c'est la femme d'affaire, la politicienne, la grande bourgeoise pleine de domestiques, celle qui sait tout et n'a peur de rien, celle qui en impose. Rien qu'avec un collier de perles de pacotilles et une veste presque laide, un sac taillé dans une couverture d'équitation. Trop forte, la Coco!

A la fin de sa vie, la grande Coco se prenait pour un dieu vivant, refusant de remettre ses dogmes en question, un comble, pour celle qui avait passé sa vie à écraser ceux des autres. Mais le monde changeait et la mère Coco n'arrivait plus à courir devant lui.


Je l'imagine, à 80 ans, seule, acariâtre, errant dans sa suite du Ritz... Qui sème le vent récolte la tempête.


Mais j'admire son esprit, son travail acharné (moi, fainéante comme une loche!). Son sens du détail, son esprit retors. Son bon sens. Son bon goût. Elle transforma tous les codes sociaux qui la désaventageaient en must have et métamorphosa tous ses défauts physiques en qualité. Coco, première relookeuse de tous les temps!

Trop pauvre pour avoir des rivières de diamants ? Elle décrète que le verre, c'est bien plus drôle.
Trop plate pour avantager un corset ? Elle le jette au feu.
Trop menue pour porter un faux cul ?  Elle lance le pyjama.
Trop mate pour garder la peau blanche ? Elle imagine une petite robe noire qui mettra en valeur son bronzage.

La grande Coco, c'est une femme si seule, tellement en manque d'amour et de confiance en elle que son désespoir l'accule à une créativité inhumaine. Sa seule façon de survivre.


Coco Chanel (1881 - 1971)
Coco, j'envie ta folie, ton inventivité, ta liberté.


... Juste pour le plaisir... parce que peu d'entre nous ont entendu cette chanson qui a pourtant laissé son nom 
à l'une des plus grandes stylistes de tous les temps.


Pour aller plus loin : Coco Chanel, biographie de Henri Gidel (éditions J'ai Lu)

stelda

2 commentaires:

  1. Magnifique article... :-)
    J'ai bien envie de lire la biographie....

    Et très belle bannière ;)

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  2. Je suis contente que mon article t'ai donné envie de lire la bio de Coco, c'est un livre passionnant qui permet de mieux comprendre l'histoire de cette femme très blessée et courageuse.

    La bannière est l'oeuvre d'une amie graphiste dont j'admire énormément le travail et qui a bien voulu me la dessiner. Je vais d'ailleurs lui consacrer un post dans quelques temps ;-)

    Et je vais de temps à autres sur ton blog,j'aime beaucoup tes photos!

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